Malgré la crise des ordures qui sévit le Liban depuis le 17 juillet 2015 sans issue ni solutions adéquates, et en dépit des manifestations menées à plusieurs reprises dans ce contexte, le ministre de l’Environnement, Mohammad Machnouk possède actuellement d’autres préoccupations. En effet, il est fier du résultat final qui a déterminé la contribution du Liban dans la lutte contre le changement climatique. M. Machnouk qui a présidé la réunion finale pour le lancement de la contribution, souligne que « cette année est décisive au niveau de la lutte contre le changement climatique ». La République libanaise, ayant ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en Décembre 1994, a été impliquée depuis cette période et selon un document officiel, dans de diverses activités visant à répandre la sensibilisation au changement climatique dans le pays, la réduction nationale de gaz à effet de serre (GES), le développement des mesures pour réduire les impacts négatifs sur les systèmes environnementaux, sociaux et économiques, outre le renforcement des capacités institutionnelles et l’intégration du changement climatique dans les différentes politiques. Récemment, le Liban a soumis son nouveau plan d’action climat à la CCNUCC. A noter que 190 pays vont participer à la conférence internationale de l’ONU qui se tiendra en Décembre à Paris afin de signer une nouvelle convention universelle par les gouvernements sur le changement climatique qui entrera en vigueur en 2020 et «habilitera tous les pays à agir pour empêcher la température mondiale d’augmenter de plus de 2 degrés Celsius et à saisir les nombreuses opportunités qui découlent d’une transformation mondiale nécessaire vers un développement propre et durable». Le Liban présente cette contribution prévue déterminée au niveau national (INDC) malgré la situation vécue au pays. Ce dernier est déjà confronté et continuera à faire face à des défis importants en raison du changement climatique. Et en vue de relever ces défis, plusieurs stratégies ont été adoptées visant une faible émission de carbone, ainsi que celles relatives à l’adaptation selon le document de la contribution qui indique également que ces stratégies couvrent une période à long terme, comme par exemple une restructuration complète du secteur de l’énergie entre les années 2011 et 2030. Le document ajoute qu’un soutien international est nécessaire pour pleinement mettre en œuvre et suivre l’adaptation existante et les stratégies de mitigation. En outre, le Liban estime que le coût total du changement climatique en 2020 serait équivalent à environ 4000 dollars par ménage. L’exploration prochaine du gaz naturel au large des côtes libanaises permettrait considérablement de réduire les émissions du secteur de l’électricité en abandonnant à long terme la dépendance au fioul lourd et au carburant diesel. Et selon la contribution publiée sur le portail de la CCNUCC sur les changements climatiques, le gouvernement libanais est en train de préparer une stratégie de développement durable qui couvre tous les secteurs de l’économie où la mitigation climatique et les questions d’adaptation seront intégrées. Quant à l’adaptation, et pour réduire les impacts néfastes sur les systèmes environnementaux, économiques et sociaux, le Liban favorisera l’adaptation au changement climatique à travers l’intégration et l’instauration d’une capacité institutionnelle. Les principales mesures d’adaptation dans les secteurs de la biodiversité, la foresterie, l’agriculture et l’eau sont les suivantes: D’autre part, et au niveau des objectifs d’atténuation, le Liban a présenté comme objectif, une réduction de 15% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 comparée au scénario cours normal des affaires. De plus, 15% de la demande en électricité et de chaleur sera généré par des sources d’énergie renouvelables en 2030. Une réduction additionnelle sera réalisée à travers un appui financier international additionnel, ce qui porterait à 30% la réduction totale des émissions de GES en 2030. Enfin, nous demandons à M. Machnouk, comment cette contribution pourra-être une opportunité pour le gouvernement libanais pour qu’il atteigne les objectifs de développement durable et ce même gouvernement n’a pas pu gérer le dossier des déchets ménagers amoncelés sur les rues et les quartiers de la capitale et de ses banlieues? Comment les efforts relatifs à sa contribution incarnent « un modèle de coopération entre les institutions libanaises», et ces dernières n’ont pas pu coopérer d’une façon significative après plusieurs mois du début de la crise des ordures? Comment le Liban est-il prêt à participer avec la communauté internationale à la lutte contre le changement climatique mais il n’a pas pu faire face aux problèmes environnementaux locaux qui persistent jusqu’à présent? Pour conclure, la lutte contre le dérèglement climatique débute par la gestion même du dossier des ordures qui incarne une nécessité primordiale comme il touche plusieurs domaines, notamment la santé, l’économie, la politique…nécessitant un traitement adéquat, en prenant en considération toutes les normes et les conventions en vigueur, surtout que la santé du libanais est en jeu à l’approche de l’hiver si aucun plan écologique et durable ne soit pas adopté.