La réunion des ministres des Finances du G20 du 9 octobre à Lima (Pérou), présidée par le ministre des Finances, Michel Sapin, et son homologue péruvien, Segura VASI, sera l’occasion d’aborder la question des financements climat, à moins de deux mois de la COP21. Les enjeux financiers de l’Accord de Paris Le 9 octobre, l’OCDE et le think tank Climate Policy Initiative (CPI) remettront leur rapport sur les financements climat aux ministres des Finances du G20 réunis à Lima (Pérou). Cette réunion, présidée par le ministre des Finances, Michel SAPIN, et son homologue péruvien, Alonso Segura Vasi, sera l’occasion d’aborder la question des financements à moins de deux mois de la COP21. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, futur président de la COP21, et le ministre péruvien de l’Environnement Manuel Pulgar-Vidal, président de la COP20, feront une allocution sur ce thème lors de l’assemblée annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui suivra la réunion des ministres des Finances. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, présentera également un rapport sur la mobilisation du secteur financier privé, un peu plus d’un an après le sommet de New York sur le climat, qui avait été marqué par plusieurs annonces dans ce domaine. Mobilisation des ministres des Finances Le volet financier est un élément essentiel des négociations, car les finances sont la clé de la confiance entre les pays. Les pays pauvres soulignent qu’ils ont peu contribué au réchauffement de la planète, alors qu’ils en sont les premières victimes. Ils demandent donc aux pays « riches » de les aider sur le plan financier et technologique pour aller vers une économie décarbonée.  Pour faciliter les discussions, il est donc indispensable qu’en amont de la COP21, un climat de confiance soit instauré entre les parties. Pour construire un monde à  moins de 2°C il faudra changer en profondeur nos modèles économiques et financiers pour les rendre compatibles avec les enjeux climatiques. Les banques de développement, le FMI et la banque mondiale, mais aussi tous les investisseurs  et les acteurs financiers ont un rôle clé à jouer. Les ministres des Finances sont mobilisés sur les enjeux climatiques au regard des enjeux économiques et financiers structurels. La  mobilisation des acteurs financiers publics comme privés pour soutenir les actions d’atténuation et d’adaptation climatique dans les pays en développement est donc attendue avec impatience. Et pour ce qui concerne l’Europe, ce sont les ministres des Finances européens qui devront définir en novembre la position de l’Union européenne sur ces questions. Les pays développés se sont engagés à Copenhague en 2009 et à Cancun en 2010 à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Pour tenir cet engagement, il faut de la clarté sur les chiffres et sur la méthodologie. C’est pour cela que la France et le Pérou ont demandé à l’OCDE et au think tank CPI  de faire un point d’étape sur le montant qui est mobilisé pour le moment. Cette somme peut provenir de sources bilatérales ou multilatérales, publiques ou privées, y compris innovantes comme, par exemple, la contribution française à la taxe sur les contributions financières. Concernant les financements publics, ils peuvent prendre plusieurs formes : les fonds multilatéraux comme le Fonds vert ; des institutions multilatérales ou régionales comme la Banque mondiale ; les contributions des gouvernements ; des institutions bilatérales comme l’Agence Française de Développement. Ainsi, les 100 milliards de dollars ne sont pas à confondre avec le Fonds vert pour le climat car une partie seulement de cette somme a vocation à transiter par le Fonds vert. La question des 100 milliards est un enjeu important des négociations : l’assurance des pays en développement que les pays développés respecteront cet engagement est essentielle pour créer la confiance nécessaire à la négociation d’un accord à Paris. C’est la raison pour laquelle le président de la République, François Hollande, et le ministre des Affaires étrangères et futur président de la COP21, Laurent Fabius, ont régulièrement appelé les pays développés à tenir leur promesse, dernièrement lors la 70e assemblée général des Nations unies fin septembre à New York, et lors des deuxièmes consultations informelles (en savoir plus) des 6 et 7 septembre à Paris. Les 57 pays, qui avaient répondu à l’invitation, avaient alors fait connaître leur volonté d’avoir un état des lieux précis sur la question des 100 milliards. Pour en savoir plus : lire l’aide-mémoire de ces deux jours. État des lieux des financements connus Un certain nombre d’Etats et de banques multilatérales de développement ont annoncé leur intention d’augmenter leurs financements consacrés au climat à horizon 2020 : – L’Allemagne a annoncé en juin 2015 un doublement de ses financements climat à horizon 2020 ; – Le Royaume-Uni a annoncé qu’il augmenterait de 50% ses contributions financières à la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres, ce qui représentera 5,8 milliards de livres (8,8 milliards de dollars) en cumulé sur la période 2016-2021 ; – La France a annoncé lors de l’Assemblée Générale des Nations-unies une augmentation de 2 milliards d’euros de ses financements climat à l’horizon 2020, qui passeront ainsi de 3 à 5 milliards d’euros ; – La Banque Asiatique de Développement fera plus que doubler ses financements climat (atteignant 6 milliards de dollars en 2020), à travers l’augmentation globale de son activité et la hausse significative de la part de son portefeuille consacré au climat (30 % contre 18 % actuellement) ; – La BERD, dont le tiers de l’activité est dédiée à la « finance verte », augmentera cette part jusqu’à 40 %. Les engagements annuels seront alors de 4 milliards de dollars en 2020. Les financements ne sont pas une fin en soi. Au-delà des chiffres, ce sont également des projets concrets, sur le terrain qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique. Le Fonds vert pour le climat Le Fonds vert décidé à la conférence de Copenhague en 2009, a vocation à devenir à terme la pierre angulaire d’une architecture financière internationale plus efficace dans la lutte contre le changement climatique. L’objectif est d’allouer à terme ses ressources de manière équilibrée entre atténuation et adaptation, avec 50% des ressources de l’adaptation qui seront affectées aux plus vulnérables; Le capital du Fonds vert pour le climat est actuellement de 10,2 milliards de dollars. La France y participe à hauteur d’environ 1 milliard de dollars. Mobilisation du secteur privé De nombreux acteurs privés ont pris des engagements pour « verdir» leur portefeuille d’investissements. La mobilisation du secteur financier privé a débuté lors du sommet de New York, en septembre 2014. Plusieurs coalitions d’acteurs y ont pris des engagements: – le « Montreal Pledge » : les fonds d’investissement engagent un dialogue avec les entreprises dont ils sont actionnaires pour diminuer à terme l’empreinte carbone de celles-ci ; la Caisse des Dépôts et Consignations en fait partie ; – le « Portfolio Decarbonation Coalition » : des fonds d’investissement et des entreprises s’engagent à décarboner leur portefeuille et à vendre leurs participations dans les entreprises les plus carbonées : en France, Amundi – Crédit Agricole, le Fonds de Réserve des Retraites et l’EFRAP en font partie. Axa s’est engagé dans le même sens. Depuis, la mobilisation des acteurs financiers se poursuit. De nouveaux engagements ont notamment été pris lors du « Climate Finance Day » organisé le 22 mai 2015 à Paris.     Source : site officiel de la COP 21  

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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