149 pays ont soumis leur plan d’action climat à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques pour l’accord de Paris en décembre 2015 dans le but de lutter contre le changement climatique en s’engageant ainsi à réduire leurs gaz à effet de serre à l’horizon 2025-2030. Et malgré que le nombre est encourageant, cependant ces promesses restent insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil critique de +2°C. En effet, ces pays représentent près de 90% des émissions actuelles. Manquent encore à l’appel la plupart des pays pétroliers : Arabie saoudite, Iran, Oman, Qatar, Koweit, Nigeria, Venezuela. Et sur l’ensemble des 149 plans, la copie de l’Ethiopie et celle du Maroc comptent parmi les rares qualifiées de «suffisantes» et «adaptées» par les ONG. La Chine, le premier émetteur mondial (environ un quart des émissions) s’est engagée, pour la première fois, à plafonner ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au plus tard en 2030, après avoir été longtemps sur la défensive au nom de ses impératifs de développement. A la fois premier consommateur mondial de charbon, énergie la plus dommageable, et premier investisseur dans les renouvelables, il veut réduire de 60 à 65% son «intensité carbone» (émissions de CO2 rapportée à la croissance) en 2030 par rapport à 2005, soit -4% par an. D’autre part, les Etats-Unis, le deuxième pollueur mondial veut réduire de 26 à 28% ses émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005. Un objectif en deçà de celui des Européens, mais au-delà des précédentes contributions américaines. En outre, l’UE (environ 10% des émissions, 3e rang mondial) a été la première à transmettre son plan au début mars: réduire d’au moins 40% d’ici à 2030 ses émissions par rapport à 1990, et viser une «neutralité carbone» d’ici à 2100. La Fondation Hulot indique que «ces engagements insufflent une dynamique positive, mais ces pays pourraient améliorer leurs contributions». Quant au 4e pollueur mondial, l’Inde, elle a promis de réduire son «intensité carbone» de 35% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005, mais sans fixer d’objectif de réduction globale des émissions. La Russie, le 5e émetteur mondial, assure viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030. Le 6ème émetteur (le Japon), compte réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, comptant sur le retour de l’énergie nucléaire, inutilisée depuis la catastrophe de Fukushima. D’autres pays en développement ont fait état de leurs engagements, souvent conditionnés à la mise en place de mécanismes d’aide financière et technologique. Enfin, le futur accord de Paris va fixer un cadre général à l’action de la communauté internationale. Voici les points clés de cette négociation publiés par l’AFP: – Les objectifs de long terme Limiter la hausse au niveau mondial à 2°C est un objectif partagé par tous, mais des pays comme les Etats insulaires défendent 1,5°C, les deux chiffres étant mentionnés dans les documents de travail. Le respect de cette limite passe par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais la formulation de cet objectif peut être très précise (une date butoir pour le pic des émissions) ou beaucoup plus floue («transformation globale bas carbone» ou «neutralité carbone»). Le principe d’un bilan global des actions mises en place est discuté, mais la date fait débat. Certains veulent un état des lieux avant 2020, date d’entrée en vigueur du futur accord. Et pour rester sous les 2°C, les scientifiques et les économistes recommandent davantage d’efforts avant même 2020. Agir plus tard coûtera plus cher, préviennent-ils. – La révision à la hausse des engagements Si les engagements des pays sont respectés, la hausse prévisible du thermomètre mondial serait ramenée de plus de 4°C à environ 3°C. Pour combler l’écart entre 2 et 3°C, de nombreux pays voudraient que de nouveaux engagements, plus ambitieux, soient publiés tous les 5 ans. – Les financements L’OCDE a évalué à 62 milliards les financements du Nord vers le Sud en 2014, en incluant les prêts. Il y aurait 43 milliards issus d’institutions publiques, 16 milliards d’acteurs privés et 1,6 milliard de crédits à l’export. Pour les années à venir, de nouveaux financements viennent d’être annoncés, notamment de la part des banques multilatérales. Le Fonds vert pour le climat, abondé à hauteur de 10 milliards jusqu’en 2018, financera ses premiers projets en 2016. Les pays en voie de développement exigent que les financements de projet climat viennent s’ajouter et non se substituer au budget de l’aide au développement. Ils veulent aussi un rééquilibrage entre l’adaptation au changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui capte l’essentiel des financements. Les pays en voie de développement réclament aussi des transferts de technologie et une aide technique à l’adaptation.