Un effort mondial sans précédent est en cours pour lutter contre le changement climatique, ce qui renforce la confiance dans le fait que les pays peuvent atteindre l’objectif annoncé de maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2 degrés Celsius, et ce, de façon rentable. Un nouveau rapport publié évalue l’impact collectif de plus de 140 plans d’action climat nationaux. Il indique qu’ensemble, ils peuvent ralentir les émissions mondiales entrant dans l’atmosphère de façon considérable. Une autre conclusion clé révèle que l’impact conjoint des contributions prévues déterminées au niveau national (INDC) mènera à une chute des émissions par personne au cours des 15 prochaines années. «Ces INDC – ou plans d’action climat nationaux figurent d’acomptes clairs et résolus envers une nouvelle ère d’ambition climatique de la communauté internationale. Les gouvernements aux quatre coins du monde ont signalé par le biais de leurs INDC qu’ils sont déterminés à jouer leur rôle en fonction de leurs circonstances nationales et de leurs capacités», a déclaré Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Le rapport publié par le secrétariat de la CCNUCC saisit l’impact global des plans climat nationaux de 146 pays en date du 1er octobre 2015. Ceci comprend 119 INDC distinctes de 147 Parties à la CCNUCC, dont l’Union européenne, une seule Partie représentant 28 pays. Depuis, davantage d’INDC ont été soumises et d’autres encore à venir. Les 146 plans comprennent tous les pays développés et les trois quarts des pays en développement sous l’égide de la CCNUCC, couvrant 86% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit presque quatre fois le niveau de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, le premier traité international de réduction des émissions qui requiert des diminutions d’émissions de la part des pays industrialisés. L’un des résultats clés est que les INDC feront baisser la moyenne mondiale des émissions par personne jusqu’à 8% d’ici 2025 et jusqu’à 9% en 2030. Le rapport du secrétariat n’évalue pas directement les implications de changement de température d’ici la fin du siècle dans le cadre des INDC parce que les informations sur les émissions après 2030 sont requises. Cependant, d’autres analyses indépendantes, en se basant sur une gamme d’hypothèses, méthodologies et sources de données, ont essayé d’évaluer l’impact des INDC sur la température, ce qui a conduit à des fourchettes d’estimations supérieures et inférieures à 3 degrés Celsius. Principalement, toutes indiquent des niveaux d’émissions plus ou moins similaires en 2025 et 2030, et toutes confirment que les INDC, si pleinement mises en œuvre, sont une avancée positive et importante par rapport aux scénarios précédents. Les INDC sont majoritairement de portée nationale et certaines incluent des mesures immédiates, soulignant la reconnaissance par les gouvernements de l’urgence d’accroître l’ambition avant et après 2020, lorsque le nouvel accord sur le changement climatique entrera en vigueur. Le rapport démontre que les INDC indiquent un ralentissement significatif de la croissance des émissions atteint de manière rentable, qui rend possible et abordable le maintien de la hausse des températures en dessous de 2 degrés d’ici 2030. En plus de leur impact sur les émissions par personne, le rapport révèle que les INDC devraient ralentir la croissance des émissions d’environ un tiers pour la période 2010-2030 comparativement à 1990-2010, ce qui correspond à des réductions d’émissions d’environ 4Gt d’ici 2030 par rapport aux scénarios précédant les INDC. Bien que le rapport n’évalue pas les impacts sur la hausse des températures, l’analyse faite par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) suggère que les INDC peuvent mettre le monde sur la voie d’une augmentation de 2,7 degrés Celsius des températures au cours de ce siècle. Les INDC de tous les pays industrialisés et de nombreux pays en développement sont inconditionnelles. Les contributions conditionnelles représentent environ 25% de la portée de la réduction des émissions. Toutes les INDC couvrent le dioxyde de carbone (CO2) et plusieurs couvrent aussi le méthane, l’oxyde d’azote et d’autres puissants gaz à effet de serre. En outre, les INDC présentent des politiques climatiques, des programmes et des mesures déployés sur de nombreux secteurs, comme la décarbonisation de l’approvisionnement énergétique, principalement par une transition massive vers l’énergie renouvelable, des gains d’efficacité énergétique, une gestion améliorée des terres, la planification urbaine et le transport. Elles reflètent la confiance croissante des gouvernements dans la réponse mondiale par des dizaines de milliers d’entreprises et d’investisseurs ainsi que des milliers de maires et autorités locales qui voient leur avenir durable construit sur cette transformation. Plus de la moitié des INDC incluent la perspective à long terme d’une transition vers une croissance économique fondée sur un développement hautement résilient et sobre en émissions. Plusieurs prévoient la quasi-neutralité climatique d’ici 2050, ce qui correspond au point où les émissions humaines résiduelles seront absorbées par les systèmes naturels, stockées ou utilisées. La mise en œuvre des INDC souscrira à l’accomplissement des nouveaux Objectifs de développement durable. En effet, réaliser ces INDC sera un facteur déterminant dans le succès de ces objectifs qui ne survivraient pas à un futur d’impacts climatiques extrêmes. Reflétant le besoin de tenir compte des changements climatiques existants dans leurs planifications nationales, 100 INDC incluent des mesures de réduction de la vulnérabilité et de renforcement de la résilience. Les pays qui ont inclus des éléments d’adaptation dans leurs INDC structurent leurs efforts grâce à un certain nombre d’instruments, dont des lois et règlements sur le changement climatique ainsi que des plans nationaux ou sectoriels et des stratégies. Les secteurs les plus préoccupants sont les ressources hydrauliques, l’agriculture, la santé, les écosystèmes et la foresterie. Enfin, le nouvel accord sur le changement climatique qui sera conclu à Paris peut ancrer les INDC en matière de reconnaissance, de responsabilité et de soutien adéquat qui encourageront une ambition nécessaire et plus élevée qui doit émerger. Réference: unfccc.int