Lorsque le sang coule, les autres questions se reculent et les priorités seront différentes comme il n’y a rien de plus précieux que l’homme. Et devant la souffrance des blessés et la tristesse de ceux qui ont perdu des proches, toute autre parole sera hors contexte. Depuis des années et notre monde arabe souffre de l’occupation, du terrorisme, de la violence et des guerres, comme s’il était hors de ce monde qui a changé de priorités. En effet, les questions de la paix, de l’environnement et de la vie aisée sont devenues son objectif, alors que nous considérons que l’indépendance, la souveraineté, la liberté, le droit au pain et celui d’expression incarnent nos objectifs les plus élevés. Comment écrire à propos de l’environnement et de ses affaires alors que les nez ressentent les odeurs du sang? L’environnement n’est pas l’événement aujourd’hui bien sûr… Mais parce que l’homme est l’événement et l’objectif toujours, il faut ainsi écrire à propos de lui quelque soient les priorités. Le sang était versé en Irak et en Syrie depuis des années et avant il était versé au Liban puis en Égypte après ces deux pays. Récemment, le sang russe s’est coulé dans le pays d’Égypte, le sang libanais s’est coulé à Bourj el-Barajneh et le sang français s’est écoulé à Paris. Tout ce sang, cette destruction et cette horreur posent des questions sur les priorités de l’humanité d’une part, les besoins de l’homme seront leur victime d’autre part, comme la liberté de l’homme, ses droits et son environnement vont payer le prix le plus lourd aujourd’hui sous prétexte qu’aucune voix n’est plus forte que celle de la bataille. Au Liban nous demandons… Si les habitants de Ain el Sekke ont pu dépasser leur douleur le lendemain de l’attentat suicide… Ils ont en effet ramassé eux-mêmes les corps, le verre et la destruction… Ils ont rendu la vie à leur région en insistant que la volonté de vivre est la plus forte… Ainsi, quand les responsables de ce pays vont essuyer la poussière de leur incapacité en levant les débris de leurs politiques qui ont révélé leur futilité? Quand vont-ils décidé que celui qui adhère à la volonté de la vie a le droit d’avoir des opportunités pour la vie?! Ou celui qui refuse la soumission au terrorisme mérite un pays dans la mesure de son endurance? C’est défectueux que les habitants du Bourj suppriment les traces de leur souffrance et leur sang durant 48 heures… Alors que l’Etat et ses politiciens échouent d’enlever leurs ordures amoncelées sur les routes depuis plusieurs mois!!! Un peuple qui insiste sur l’endurance et des leaders qui consacrent le déficit jour après jour… « Sur cette terre existe ce qui rend la vie digne d’être vécue » a déclaré un jour Mahmoud Darwich… Et dans cette patrie existe ceux qui méritent la vie… Pas de place pour ceux qui ne croient pas que le Liban est un pays et non pas « une place »… Ni « une boîte postale »… Ni même une « salle d’attente »…