Des fraises périgourdines et des asperges alsaciennes récoltées à Noël, du mimosa en fleurs sur la Côte d’Azur pour la Saint-Sylvestre: l’exceptionnelle douceur des températures de la fin d’année déboussole la nature. «Voir des fraises à Noël, c’est rare, mais ça arrive», explique Patricia Rebillou, présidente de l’association des producteurs de fraises de Dordogne, où sont produites la grande majorité des «fraises du Périgord», indication géographique protégée (IGP). «Mais la particularité, cette année, c’est que nous avons laissé les tunnels (serres) ouverts, sans aucune protection thermique», précise la productrice installée à Cendrieux, à 30 km de kilomètres de Périgueux. «Même mon beau-père, qui est dans les fraises depuis 1956, n’a jamais vu ça !» Ces surprises de Noël sont en fait des fraises d’été – mara des bois, charlotte, cirafines – qui stoppent normalement leur cycle de production mi-novembre «en raison de la baisse de la lumière», explique la fraisicultrice. «Généralement, il faut bien fermer les installations, mettre des voiles pour protéger, mais il y a moins d’air et le fruit peut pourrir», raconte Mme Rebillou. «Là, on ne fait rien et il y a des fraises à chaque plant», s’enthousiasme-t-elle, décrivant des fruits «sains» et «goûteux», qu’elle consomme ou distribue à des amis, car la période de commercialisation est arrêtée. Ailleurs, c’est la précocité de certains légumes qui surprend. En Alsace, un jardinier amateur a récolté le 23 décembre quasiment un kilo d’asperges fraîches, qu’il a dégustées pour le réveillon de Noël, presque quatre mois avant la saison habituelle. «Quand j’ai vu que des pointes d’asperges poussaient, je n’y croyais pas, j’ai appelé mes voisins pour leur montrer», raconte René Wolfhugel, un habitant de Hoerdt (Bas-Rhin). Les jours précédant Noël, son jardin a bénéficié d’environ 15 degrés et d’un beau soleil printanier. Et les asperges étaient «excellentes, les mêmes qu’au printemps», assure-t-il. Dans le Lot-et-Garonne, important département maraîcher, les conséquences sont moins heureuses, en particulier chez les producteurs de salades. «J’ai une trentaine d’années de carrière, je n’ai jamais vu des salades autant avancées que cette année», relate Jean-Louis Durrieux, maraîcher installé près de Marmande. «On récolte en ce moment des salades qu’on devrait récolter vers le 10-15 janvier, et qui étaient même récoltables début décembre», détaille-t-il. «Du coup, il y a un cumul de production. Tout le monde a un gros stock de marchandises à couper à la même date», se désole-t-il. D’autant que le temps est clément sur l’ensemble du territoire «et encore, ne parlons pas de l’Europe». L’agriculteur a été contraint de jeter près de 60% de sa production plantée fin octobre et de «moindre qualité». Les plantes sauvages ou ornementales ne sont pas en reste. Sur la Côte d’Azur, comme au Pays Basque, les mimosas sont déjà en fleur alors que les premiers pompons ne sont généralement pas attendus avant fin janvier. «Il a au moins trois semaines d’avance», explique Valérie Torres, productrice à Bormes-Les-Mimosas (Var), ville reine pour cet arbuste. «Il est magnifique cette année», dit-elle… sans pour autant se réjouir : «La saison va être très écourtée. Le mimosa ne se vend pas spécialement à Noël, plutôt en janvier-février». Après un hiver 2014-2015 difficile marqué par les pluies automnales, cette récolte anticipée risque ainsi d’être fanée avant d’être vendue, redoute-t-elle. Les jardiniers sont aux premières loges pour observer ces dérèglements. «On croit qu’avec le beau temps, tout va mieux pousser. Mais des bulbes, comme ceux des tulipes, ne pourront pas tous fleurir cette année, car ils demandent une vernalisation, un coup de froid qu’ils n’auront pas eu à temps», prédit Stéphane Longuépez, responsable du service des parcs et jardins de Lille. Il remarque aussi que «des arbustes, comme le forsythia, qui doit fleurir à la fin de l’hiver ou au début du printemps, sont déjà en fleurs». Et sur les pelouses nordistes, «le gazon pousse toujours…»   AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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