En novembre 2015, la 38e Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a adopté une Stratégie pour le renforcement des actions de l’Organisation pour la protection de la culture et la promotion de la pluralité culturelle dans les situations de conflit armé.
Ce document constitue le cadre d’action de l’organisation à travers la poursuite de deux objectifs principaux : d’une part, renforcer les capacités des Etats membres à prévenir, atténuer et surmonter la perte de patrimoine et de diversité culturels faisant suite aux conflits ; et d’autre part, intégrer la protection de la culture dans l’action humanitaire, les stratégies de sécurité et les processus de construction de la paix.
La destruction et le pillage massifs et systématiques de sites culturels dont nous sommes témoins aujourd’hui ont souligné les liens importants entre les dimensions culturelle, humanitaire et de sécurité des conflits et du terrorisme. Les attaques contre le patrimoine et la diversité culturels sont aussi des attaques contre les populations, leurs droits et leur sécurité. Conformément au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, la destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre.
Ceci a été reconnu par de nombreux communiqués et déclarations, ainsi que, plus particulièrement, par la résolution 2199 (2015) du Conseil de sécurité, qui établit une interdiction du commerce d’antiquités exportées illégalement d’Iraq depuis le 6 août 1990 et de Syrie depuis le 15 mars 2011, reconnaissant le trafic illicite d’antiquités comme source potentielle de financement d’organisations terroristes.
Face à ces défis sans précédent, le besoin d’approches nouvelles et plus efficaces a été reconnu par l’UNESCO. Ces approches seraient basées sur les normes juridiques internationales existantes, notamment la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, et en renforceraient le champ d’application. Dans ce contexte, la stratégie adoptée par la Conférence générale de l’Organisation définit des domaines prioritaires d’action et identifie les ressources nécessaires pour leur mise en œuvre. La Conférence générale a également exhorté les Etats membres à contribuer à la mise en œuvre de cette stratégie, y compris par la mise en place de mécanismes pour le déploiement rapide d’experts nationaux dans les situations d’urgence, sous la coordination de l’UNESCO, ainsi que par la contribution au Fonds d’urgence pour le patrimoine, récemment établi.
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