Les hauts fonctionnaires des Etats membres de l’UpM se sont réunis le 16 Février à Bruxelles et ont approuvé quatre nouveaux projets régionaux, en leur accordant le « label UpM », ce qui porte le nombre total de projets de coopération régionale labellisés de l’UpM à 41.
Les 4 nouveaux projets labellisés par l’UpM contribueront à renforcer la coopération régionale dans les domaines suivants:
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investissements privés pour les énergies renouvelables
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déchets maritimes
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services de transport maritime
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santé des femmes
L’approbation par les Etats membres de l’UpM de nouveaux projets régionaux confirme la dynamique de 2015 en faveur du développement et de la mise en œuvre du pipeline de projets labellisés par l’UpM: en décembre 2015, la mise en œuvre de 19 projets avait été déjà lancée. Outre les 29 projets déjà labellisés en 2014, 8 projets supplémentaires ont été approuvés par les États membres de l’UpM en 2015, représentant au total près de 5 milliards d’euros d’investissements pour la région et un impact pour environ 200 000 bénéficiaires dans le domaine de l’employabilité des jeunes et de la croissance inclusive et un objectif de 50 000 bénéficiaires dans le domaine de l’autonomisation des femmes.
En plus des 4 nouveaux projets labellisés, deux nouveaux projets ont été présentés aux États membres de l’UpM dans le but d’être labellisés au prochain SOM:
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Le premier projet vise à mettre en place une « boîte à outils » régionale pour les services du marché du travail orientés vers les jeunes en Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc, Palestine et Tunisie. Ce projet régional est porté par « GIZ » (Global Initiative on Innovative Labour Market Services for Youth – YouMatch), appuyé par le ministère de la Coopération et du Développement Économique de la République fédérale d’Allemagne en coopération avec le Secrétariat de l’UpM dans le cadre de l’Initiative Med4Jobs.
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Le deuxième projet, « OPTIMED, mise en œuvre d’un nouveau couloir méditerranéen: des ports du Sud-Est au Nord-Ouest », est promu par la Région autonome de Sardaigne (Italie) avec l’objectif d’optimiser les relations commerciales dans le bassin méditerranéen à travers l’amélioration des liaisons commerciales entre opérateurs publics et privés dans le secteur du transport maritime et logistique en Espagne, France, Italie, Liban, Egypte, Turquie et Chypre.
Les représentants des 43 Etats membres ont salué le développement des activités menées par le Secrétariat de l’UpM dans les différents domaines tout au long de 2015. Au cours de l’année écoulée, le Secrétariat de l’UpM a continué à agir en tant que plate-forme pour le dialogue régional et la coopération opérationnelle en Méditerranée, en impliquant les divers acteurs de la coopération ainsi que les partenaires institutionnels, en réponse aux enjeux stratégiques relatifs à l’intégration et au développement régional.
Bref résumé des six nouveaux projets labellisés par l’UpM :
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SEMed Private Renewable Energy Framework (« SPREF ») – Cadre des énergies renouvelables privées est un cadre innovant visant à stimuler le développement des marchés privés des énergies renouvelables au Maroc, en Tunisie, en Égypte et en Jordanie grâce à un dialogue politique efficace et à des mécanismes de financement promus par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Avec un budget total d’environ 835 millions d’euros, le projet a pour objectif de surmonter les obstacles qui peuvent empêcher le développement des marchés privés des énergies renouvelables et de fournir un appui à la coopération technique à travers le dialogue politique. Plus important encore, ce cadre visera à développer des mécanismes de financement efficaces afin de mettre en œuvre un projet d’énergie renouvelable pour stimuler directement les investissements à hauteur de 600 millions d’euros et encourager les sociétés d’énergie privées locales à se tourner vers les énergies renouvelables dans les pays bénéficiaires.
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PLASTIC-BUSTERS pour une Méditerranée sans déchets est une véritable initiative régionale qui cherche à lutter contre le problème des déchets marins au niveau régional par une approche intégrée. Promu par l’Université de Sienne (SDSN – MED Solutions) en association avec plusieurs partenaires méditerranéens, le projet d’une durée de quatre ans aura pour objectif de combler les lacunes, d’identifier les points névralgiques et de lancer des activités pilotes de démonstration concrètes sur la collecte des déchets marins et les mesures de prévention. Citons notamment des activités communes avec les communautés de pêcheurs pour supprimer les fameux « filets de pêche fantômes » qui peuvent causer des dégâts importants sur les milieux marins, ainsi que des activités pour prévenir et réduire l’ensemble des déchets marins. Les conclusions et les informations sont donc destinées à alimenter les campagnes de sensibilisation, en informant et en formulant des recommandations pour faciliter l’élaboration de politiques aux niveaux régional, national et local en matière de réduction des déchets marins en mer Méditerranée. Le budget du projet est de 8,8 millions d’euros. 10 pays y participent actuellement.
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UfM Motorway of the Sea (MoS) – L’autoroute de la mer de l’UpM : le projet Turquie-Italie-Tunisie vise à proposer et à développer une « autoroute de la mer », c’est-à-dire un service de transport de marchandises intermodal continu reliant la Turquie à la région du Maghreb avec des escales aux ports de Bari, Brindisi et Tarante en Italie, offrant ainsi un service de ferry porte à porte qui combine le transport maritime à courte distance à d’autres modes de transport (routier, ferroviaire). Outre la Turquie, l’Italie et la Tunisie, d’autres pays du Maghreb pourraient bénéficier des nouveaux services maritimes, qui seront développés dans le cadre de la stratégie de mise en œuvre du réseau transméditerranéen de transport (RTM-T) et de la liaison entre le RTM-T et le réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Le coût du projet est estimé à 500 millions d’euros pour le service, avec une estimation des recettes de 600 millions d’euros sur le cycle de vie de 20 ans. Le promoteur du projet est la Chambre de commerce turque en Italie, avec le soutien technique du Collège des ingénieurs ferroviaires italiens (CIFI) et de « Titi Shipping », une compagnie maritime basée à Brindisi, sous le patronage du Consulat général honoraire de Turquie à Brindisi.
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Women’s Right to Health (WoRTH, Droit des femmes à la santé) – Le projet WoRTH a pour objectif de mettre en œuvre une stratégie de contrôle complète du cancer du col de l’utérus et du sein grâce à des partenariats multisectoriels ancrés dans des politiques et des plans nationaux pertinents en Albanie, au Monténégro et au Maroc. Avec un budget d’un peu plus de 4,1 millions d’euros, WoRTH va cibler, en plus des professionnels de la santé, 15 000 femmes défavorisées vivant en situation de précarité auxquelles on offrira la possibilité de passer des tests gratuits de dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. Ce projet sera réalisé suivant une approche globale : diagnostics nationaux, activités de formation pour les décideurs politiques, les professionnels de la santé et d’autres acteurs pertinents, campagnes de sensibilisation des femmes, activités de détection précoce pour les femmes défavorisées, établissement de réseaux nationaux pour l’échange d’informations et de connaissances actualisées sur la détection précoce et le dépistage du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein, renforcement du réseau méditerranéen existant pour la promotion de la recherche translationnelle et de la recherche sur la mise en œuvre, coopération Nord-Sud et Sud-Sud et recommandations politiques finales. Ce projet est promu par le Centre d’Épidémiologie et de Prévention du Cancer du Piémont (CPO) en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé et sera mis en œuvre sur 4 ans.