Traduit de l’arabe par Maya Samaha|
Au cours de la conférence de presse tenue par les écologistes le 16 Décembre 2015 dans le syndicat de la presse, nous avons dit que la décision numéro 1 émise le 1/12/2015 par le conseil des ministres à propos des déchets représente une décision non sanitaire et non écologique qui vise à atteindre le choix des incinérateurs d’une façon latente.
Nous sommes aujourd’hui, après une série des plans qui ont échoué par le gouvernement depuis cette date et jusqu’à ce moment, face à face avec le plan des incinérateurs qui portent des noms alternatifs pour le camouflage, comme la destruction thermique et le mensonge «des déchets en énergie».
Et selon les deux documents de l’«efficacité préalable» et de «l’énoncé des qualités », il s’avère que les incinérateurs vont accueillir, outre les déchets ménagers, des déchets commerciaux et industriels.
La quantité de l’énergie qui se trouve dans les déchets du Liban est très faible et ne permet pas initialement de penser à l’adoption de l’option d’incinération pour le traitement, comme la « valeur calorifique minimale » de ces déchets n’est pas suffisante pour le lancement et la poursuite de l’opération de l’incinération et le respect du degré de la température minimale acceptable dans la chambre de combustion.
C’est ce qu’affirme l’étude de la société «Ramboll» utilisé par le Conseil de Développement et de Reconstruction dans la préparation de cahier de charges et les appels d’offres pour les incinérateurs.
L’étude identifie la valeur calorifique des déchets du Liban à un taux de 7,2 et 7,4 MJ / kg, et ceci est selon nous exagéré parce que des documents de recherche précédents indiquent une valeur d’environ 4-5 MJ / kg.
Si nous dépassons cette exagération pour comprendre ce que le consultant déclare comme nécessité à réduire la quantité des déchets organiques, de 15-20 %, dans le but d’augmenter la valeur calorifique des déchets à 8-9 MJ / kg pour qu’ils deviennent acceptables à être brûlés. Pourquoi le consultant dit-il ceci? Parce qu’il sait que les déchets organiques représentent environ 55% des déchets du Liban, et ils contiennent environ 60 % d’eau. Cela signifie que chaque tonne des déchets libanais contient 330 kg d’eau, et afin de brûler ces déchets, nous devons réduire l’eau qu’ils contiennent, donc nous devons retirer une quantité estimée à environ 10 % de la quantité d’humidité (l’eau contenue dans les déchets) afin d’atteindre cette valeur calorifique.
Ces calculs comprennent le maintien de toute la quantité de papier, de carton et de plastique dans les déchets destinés à être brûlés, donc l’arrêt complet de leur tri dans le but de leur recyclage.
Cela veut dire le fait d’abandonner la stratégie du recyclage et du compostage des matières organiques. Tout ceci dans le but d’atteindre une valeur calorifique minimale qui permet de parler de l’incinération, avec l’aide d’un fioul supplémentaire selon ce qu’indique le consultant.
A noter que les auteurs de cette politique n’ont pas honte de la nommer «des déchets en énergie», donc «la récupération d’énergie».
Ceci est bien sûr une duperie trompeuse. Ils essayent de la faire passer sur notre peuple qui ne connaît pas beaucoup à propos de ces choses.
Des calculs simples peuvent indiquer que la quantité d’énergie contenue dans les déchets, suffit à peine pour vaporiser la quantité d’eau contenue dans ces ordures.
Ainsi, l’équation énergétique des déchets sera proche de zéro, donc nous allons avoir besoin d’une quantité importante de carburant pour assurer le déclenchement et la poursuite du processus de la combustion et en maintenant la température de la chambre de combustion.
Pour cette raison, le Conseil de Développement et de Reconstruction recourt peut-être à la négligence totale de l’introduction du critère R1 pour mesurer l’efficacité des opérations de récupération d’énergie dans les deux documents de l’«efficacité préalable» et de «l’énoncé des qualités », également dans la liste des critères qui doivent être présents chez le candidat pour cet appel d’offres.
Quel est donc ce critère? Et pourquoi il est ignoré?
Il est utile de dire ici, que le Conseil de Développement et de Reconstruction utilise dans les deux documents de la compétence et des qualifications la directive 2000/76/EC de l’union européenne concernant l’incinération des déchets (European Union waste Incineration Directive 2000/76/EC), et non pas la directive européenne cadre sur les déchets 2008/98/EC (WfD1) (Waste Framework Directive 2008/98/EC (WfD1) qui comprend dans son deuxième annexe une explication détaillée du critère R1 standard sur l’efficacité du processus de récupération d’énergie.
R1 représente le critère qui détermine si le processus de l’incinération est un processus de «la récupération d’énergie» ou une opération d’élimination par « incinération » des déchets… Seuls les processus de l’incinération qui peuvent produire de l’énergie avec un rendement élevé peuvent être classés comme des opérations de récupération d’énergie.
Cette performance est mesurée en utilisant l’équation de l’efficacité énergétique R1 présente dans l’annexe 2 de la directive-cadre européenne sur les déchets.
Ce critère concerne les établissements des incinérateurs de déchets ménagers, l’équation associée sera appliquée et son efficacité énergétique sera égale ou supérieure à 0,65, calculée selon l’équation suivante:
Energy efficiency = (Ep – (Ef + Ei) /(0,97 × (Ew + Ef))
Ep – est la quantité d’énergie produite par an (énergie électrique et thermique), l’énergie électrique est calculée en multipliant la quantité d’énergie électrique produite par un facteur égal à 2,6, et l’énergie thermique produite multipliée par un facteur égal à 1,1 (GJ / an).
EF – la quantité d’énergie pénétrant chaque année au système de la combustion du combustible utilisé pour produire la vapeur (GJ / an).
Ew – la quantité annuelle d’énergie contenue dans les déchets incinérés est calculée par la valeur calorifique des déchets (GJ / an).
Ei – la quantité de déchets importée dans le système de combustion à l’exception de Ef et Ef (GJ / an).
0,97 est le coefficient de l’énergie perdue à cause des cendres résiduelles et la propagation de la chaleur radiante.
Ainsi, si la valeur de ce critère R1 calculé conformément à l’équation ci-dessus est égale ou supérieure à 0,65, l’incinérateur peut être considéré comme installation de récupération d’énergie, donc «des déchets en énergie».
D’autre part, si sa valeur est inférieure à 0,65 l’incinérateur ne peut pas être considéré comme installation pour la récupération de l’énergie, mais un incinérateur pour détruire les déchets.
Selon cette norme et cette équation, est-ce que le CDR qui lance un appel d’offre pour les incinérateurs, a-t-il le droit de nommer l’incinérateur des déchets comme une installation de valorisation énergétique, et « des déchets en énergie » ? Ou bien ceci est absurde et incarne une duperie?
C’est un incinérateur pour détruire les déchets, et le sujet de produire l’énergie n’est qu’une couverture pour faire passer l’option de l’incinération, et pour justifier les taxes qui vont accompagner la facture d’électricité.
L’incinérateur exige l’existence d’une décharge spécialisée pour recevoir des déchets dangereux, et non pas juste de normales décharges sanitaires.
Un site d’enfouissement spécial pour les déchets dangereux pour recevoir les cendres volantes, classifiés comme déchets dangereux selon les règlements de la Convention de Bâle sur les déchets dangereux.
La quantité totale des cendres volantes et les mâchefers, est estimée à environ 20-25% de la quantité totale de déchets incinérés.
L’incinérateur exige aussi la présence d’une station pour le traitement des déchets liquides, pollués chimiquement et qui seront produits à partir des tours épurateurs des gaz.
Nous n’avons pas trouvé dans les deux documents du CDR ce qui concerne ces deux installations très importantes, ainsi que l’impact sur l’environnement et la santé publique. Est-ce une coïncidence ou elle est avec préméditation?
Est-ce que les libanais et les forces politiques à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement, dans le parlement ou à l’extérieur, connaissent que toute confusion, manque ou faiblesse dans le travail des dispositifs de contrôle de la pollution émise dans l’atmosphère par les particules ultrafines, causent des maladies chroniques et très dangereuses pour la santé humaine, et que toute réticence dans le traitement sanitaire correct des cendres restantes et celles volantes après d’être recueillies par les filtres pourra transformer l’incinérateur en une source de pollution infiniment dangereuse pour l’environnement? Et à une source des dangers réels difficiles à prévoir à l’avance toutes leurs dimensions sur la sécurité sanitaire des libanais et tous les résidents au Liban?
Est-ce que les libanais méritent d’accepter un tel risque?
Leurs déchets peuvent être traités par moins de coûts et avec de risques proches de zéro, et avec une faisabilité économique et sociale trop élevée, si le gouvernement a adopté l’option de la gestion intégrée des déchets, en travaillant pour diminuer leur quantité et développer et élargir les centres de tri, de recyclage et de compostage, en fabriquant ce qui reste, et à travers l’adoption de l’enfouissement sanitaire dans les sites où prévalent les spécifications et les normes environnementales et qui sont proches des centres de tri.
L’option des incinérateurs est une affaire qui s’ajoute aux affaires précédentes qui nuisent à l’environnement et à la santé publique et qui répond aux intérêts de certaines personnes au détriment des intérêts du peuple libanais.