160 pays vont signer demain à l’ONU l’accord de Paris sur le climat. En effet, une soixantaine de chefs d’Etat seront à New York, dont le président français François Hollande, le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, etc.
A noter que deux étapes sont nécessaires: la signature (ouverte jusqu’en avril 2017), puis la ratification en fonction de règles nationales (vote par le parlement, décret, etc.). Et pour entrer en vigueur, l’accord de Paris doit avoir été ratifié par 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La mise en oeuvre de l’accord implique que l’économie mondiale tourne le dos aux énergies fossiles. A ce niveau, nous indiquons que les énergies renouvelables ont connu en 2015 une croissance record (+8%).
Ségolène Royal, la ministre française de l’Environnement et de l’Energie, devenue présidente de la COP21 après le départ du gouvernement de Laurent Fabius, souligne que «la question de l’urgence climatique continue à imprégner les décideurs, c’est un très bon signe».
Pour sa part, Pascal Canfin, ex-ministre français et directeur du WWF France, indique que cette cérémonie de signatures «a d’abord une fonction symbolique très forte» mais ce sera aussi «une occasion de consolider la dynamique issue de l’accord de Paris».
D’autre part, «il sera très difficile, si ce n’est impossible, de maintenir le réchauffement sous 1,5°C durant tout le XXIe siècle», selon Jeori Rogelj, de l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués à Laxenburg.
Depuis la COP de Copenhague, les négociateurs discutaient d’un objectif de 2°C à ne pas dépasser. A la COP21 à Paris, les impacts d’un réchauffement de 2°C ont poussé les pays pauvres et les Etats insulaires, les plus exposés, à faire pression pour un objectif plus ambitieux. Un compromis a finalement été trouvé: la communauté internationale s’est engagée à limiter la hausse de la température «bien en deçà de 2°C» et à «poursuivre les efforts» pour la plafonner à 1,5°C.
Et si l’accord adopté en décembre à Paris doit accélérer une transition vers un monde sans énergies fossiles, cela prendra du temps.
Programme de la journée du 22 avril
08h30 à 09h30 : cérémonie d’ouverture dans la grande salle de l’assemblée des Nations unies à New York. Elle sera présidée conjointement par le SGNU, le président de la République français François Hollande et la Secrétaire exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres.
09h30 à 18h : signatures et déclarations nationales. Commenceront alors les signatures successives des chefs d’Etat qui se seront exprimés. Les autres représentants des 196 parties à la convention Climat seront ensuite invités à en faire de même, par ordre protocolaire, avant de rejoindre une autre salle où ils prononceront une allocution.
13h15 à 14h45 : déjeuner « entreprises et société civile ». Ce déjeuner est organisé à la demande du SGNU par le Global Compact. Il s’agira de mettre en valeur la contribution du secteur privé, notamment financier, à la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des objectifs du développement durable. Réunissant environ 300 personnes – chefs de délégations, chefs d’agences des Nations unies, représentants de la finance publique et privée, d’entreprises et d’ONG – il sera introduit par des discours du SGNU, du président de la République français François Hollande, du Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu et du président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Suivront de courtes interventions de représentants du secteur privé et de la société civile. Le président de l’Assemblée générale des Nations unies Mogens Lykketoft clôturera les travaux.
15h à 18h : évènement de haut niveau sur l’Agenda de l’action. L’objectif de cette séquence, co-présidée par la présidente de la COP Ségolène Royal et par la Secrétaire exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres, est de démontrer que, sur le terrain, l’action se poursuit, voire s’accélère ; que toutes les forces économiques, sociales et politiques sont en mouvement ; que la transformation des économies et sociétés est donc bien irréversible. Après des propos introductifs du SGNU, du président de l’Assemblée générale, de la présidente de la COP et du président du GIEC Hoesung Lee suivront 3 séquences avec des « grands témoins » sur les thématiques suivantes : cercles vertueux des ambitions, accès à l’énergie durable (en particulier en Afrique), et résilience avec notamment les aspects liés à la gestion de l’eau et à la protection des côtes.
18h-18h30 : clôture de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris avec le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon, la présidente de la COP Ségolène Royal et le futur président de la COP22 Salaheddine Mezouar.