L’Agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa) a annoncé renoncer à tenter de renouer les liens avec le satellite à télescopes Astro-H/Hitomi resté muet depuis un mois et endommagé.
« Nous avons jugé que le satellite était désormais dans un état qui ne laisse plus espérer la possibilité de recouvrer ses fonctions » a expliqué un haut responsable de la Jaxa, Saku Tsuneta, lors d’une conférence de presse diffusée sur l’internet.
Astro-H (membre d’une lignée de plusieurs satellites d’observation conçus et exploités les uns après les autres) a été développé en collaboration avec 70 institutions japonaises, l’agence spatiale américaine Nasa et son homologue européenne ESA.
« Nous présentons nos plus profondes excuses à ceux qui ont participé au projet », a écrit la Jaxa.
Les ingénieurs de cette organisation, aidés par d’autres techniciens aux Etats-Unis et ailleurs, avaient jusqu’à présent mis en oeuvre d’importants moyens pour connaître les raisons des dysfonctionnements et analyser les moyens d’éventuellement rétablir la communication avec cet Astro-H destiné à résoudre une partie des mystères de l’univers, via notamment l’observation des trous noirs.
Mais la partie s’est révélée trop complexe et l’agence a estimé qu’il était impossible de le faire revenir dans le droit chemin.
Astro H n’a plus répondu depuis le 26 mars, un mois après son placement dans l’espace, et s’est mis à effectuer des mouvements anormaux. Ces derniers étaient dus à des jugements incohérents de sa propre situation suite à ce qui apparaît être une erreur de paramétrage, avait compris la Jaxa il y a deux semaines.
« Astro-H a mal analysé son état et a tenté par erreur de rectifier son attitude, mais il s’est mis à tourner anormalement et a perdu des panneaux solaires et vraisemblablement d’autres morceaux », avait détaillé alors le directeur du programme, Takashi Kubota.
Astro-H/Hitomi était un engin de 14 mètres de long sur 9 de large et pesant 2,7 tonnes. Il embarquait 200 miroirs de recueil et concentration des rayons X vers des instruments de dernière génération, dont quatre télescopes et deux détecteurs à rayons X.
Ce projet d’un coût de 31 milliards de yens (248 millions d’euros) avait été pensé pour apporter des éléments de réponse inédits à des questions universelles comme: « Quelles sont les lois de la physique dans des conditions extrêmes? Que s’est-il passé au moment de la création de l’univers? Comment les galaxies se sont-elles formées et ont-elles évolué? Comment grandissent les trous noirs et quelle est leur influence alentour? »
AFP