La Nasa a annoncé la découverte de 1.284 exoplanètes grâce au télescope spatial Kepler, doublant le nombre de celles déjà confirmées et accroissant l’espoir de trouver une planète sœur de la Terre où la vie serait possible.
« Ceci nous donne l’espoir que, quelque part autour d’une étoile similaire à notre soleil, nous finirons par découvrir une planète sœur de la Terre », a affirmé Ellen Stofan, responsable scientifique de la Nasa.
Dans ce nouveau groupe d’exoplanètes confirmées, près de 550 pourraient être rocheuses comme la Terre.
Neuf de ces planètes sont en orbite autour de leur étoile dans une zone dite habitable, ni trop loin, ni trop près, où la température permet à l’eau d’exister à l’état liquide et où la vie pourrait se développer.
On compte ainsi désormais 21 exoplanètes qui appartiennent à ce groupe exclusif où la vie serait potentiellement possible.
« Ces travaux vont permettre à la mission Kepler d’atteindre son plein potentiel en fournissant une compréhension plus profonde d’un grand nombre d’étoiles ayant en orbite des planètes de la taille terrestre potentiellement habitables », explique Natalie Batalha, une scientifique de la mission Kepler au centre de recherche Ames de la Nasa en Californie, un des principaux auteurs de ces avancées.
« Ces informations sont nécessaires pour concevoir de futures missions en quête de mondes habitables », ajoute-t-elle.
« Avant le lancement de Kepler nous ne savions pas si les exoplanètes étaient rares ou abondantes et maintenant il semblerait qu’il pourrait y avoir plus de planètes que d’étoilese, pointe de son côté Paul Hertz, directeur de la division d’astrophysique de la Nasa.
« Ces informations guideront les missions nécessaires pour savoir si nous sommes seuls ou pas dans l’Univers », précise-t-il.
Les astronomes sont certains à 99% que ces 1.284 exoplanètes sont bien des planètes et pas un autre objet céleste.
Ils ont recouru pour ce faire à une nouvelle méthode d’analyse statistique décrite dans des travaux publiés mardi par l’Astrophysical Journal. Depuis la détection de la première exoplanète en 1995, la confirmation se faisait planète par planète, selon un processus laborieux.
Cette nouvelle technique permet d’accélérer considérablement la vérification en s’appliquant simultanément à un grand nombre de planètes candidates, explique Timothy Morton, un astrophysicien à l’Université de Princeton.
Kepler a également détecté 1.327 autres candidates au statut de planètes qui n’ont pas rempli les critères de plus de 99% de probabilités et requièrent des analyses supplémentaires.
Parmi les près de 5.000 exoplanètes candidates au total découvertes à ce jour, plus de 3.200 ont été confirmées, dont 2.325 ont été trouvées par Kepler, selon la Nasa.
Le télescope Kepler, une mission de 600 millions de dollars lancée en 2009, a scruté 150.000 étoiles dans la constellation du Cygne jusqu’en 2013 pour trouver des signes de planètes en observant leur ombre quand elles passaient devant l’astre.
A partir de 2018, la Nasa utilisera le successeur de Kepler, le « Transiting Exoplanet Survey Satellite »(TESS) qui, avec la même méthode, va scruter pendant deux ans 200.000 des étoiles les plus brillantes dans notre voisinage cosmique en quête notamment de planètes de taille terrestre.
La mission Kepler pour la recherche d’exoplanètes s’est achevée en 2013 en raison d’une panne de ses gyroscopes. Les ingénieurs de la Nasa sont ensuite parvenus à restaurer suffisamment de fonctions du télescope pour l’utiliser pour une mission dite K2 consistant à l’étude des supernovas et des galaxies très lointaines.
Kepler a connu en avril une nouvelle avarie sérieuse qui avait forcé la Nasa à mettre tous ces systèmes en veilleuse.
Les ingénieurs ont pu relancer les ordinateurs de bord et Kepler a recommencé à collecter des données de ses observations le 22 avril.
AFP