Le marsouin du Pacifique, le plus petit cétacé au monde, est proche de l’extinction, seule une soixantaine de spécimens étant toujours en vie, ont alerté des assocations de protection de l’environnement.

La population de ce petit mammifère de 1,5 mètre de long, également appelé marsouin du golfe de Californie ou «vaquita marina» («la vachette de mer»), a chuté de plus de 90% en 20 ans, précise le communiqué de la branche mexicaine de l’ONG WWF.

Le ministère mexicain de l’Environnement a estimé à «une soixantaine» le nombre de spécimens vivants.

«Nous sommes en train de perdre la bataille (…) pour sauver le vaquita», s’est alarmé Omar Vidal, le directeur de WWF Mexique.

Le vaquita marina est victime des filets dérivants utilisés par les contrebandiers de totoaba, un poisson également en danger d’extinction, prisé pour sa vessie natatoire qui, une fois séchée, est vendue sur le marché noir en Chine.

Les autorités mexicaines assurent avoir fait des progrès pour sauver le vaquita marina et le totoaba depuis que le président Enrique Peña Nieto a imposé en avril 2015 une interdiction des filets dérivants sur 13.000 kilomètres carrés pendant deux ans, multipliant ainsi par dix la surface de la zone protégée.

Un navire patrouilleur de la Marine, une douzaine de petits bateaux rapides, un hélicoptère et deux avions patrouillent la zone pour empêcher le braconnage.

Un plan de 30 millions de dollars par an a également été mis en place à destination des pêcheurs locaux pour les convaincre de remplacer les filets dérivants par des méthodes plus respectueuses de l’environnement.

Néanmoins, des marins mexicains confiaient le mois dernier à l’AFP découvrir tous les jours des filets dérivants, d’une surface équivalant à trois à dix fois un terrain de football.

L’an dernier, 600 filets ont été saisis et 77 personnes interpellées, a indiqué le ministère de l’Environnement mexicain.

Les pêcheurs continuent d’utiliser clandestinement cette méthode interdite la nuit, accuse Oona Isabelle Layolle de l’ONG Sea Shepherd, qui a dépêché deux navires dans la zone pour aider les autorités à repérer les filets dérivants.

Mais augmenter la population du vaquita marina est loin d’être gagné, une femelle vaquita donnant naissance à un petit seulement tous les deux ans, ajoute-t-elle.

Le WWF a appelé le Mexique, les Etats-Unis et la Chine à prendre des mesures urgentes et à coordonner leurs actions pour mettre fin au trafic, faute de quoi «ces trois pays partageront la responsabilité» de l’extinction du vaquita, a averti l’organisation.

«Nous sommes convaincus qu’il est toujours possible de sauver le vaquita, mais c’est clairement la dernière chance», explique Omar Vidal.

 

AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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