Une poignée d’acteurs se dispute le marché en plein essor, mais pas encore rentable de la réservation de rendez-vous médicaux en ligne en France. Parmi eux, le site Doctolib est le premier à franchir le cap de l’internationalisation.

Le concept est simple: les patients ont accès en temps réel aux agendas des médecins qui se sont abonnés et peuvent réserver gratuitement sur internet les créneaux disponibles qui les arrangent.

Ce service « va indiscutablement se développer », affirme à l’AFP Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins, estimant que « 4 à 5% » des 120.000 praticiens du secteur libéral ont opté pour le système de réservation en ligne disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Particulièrement apprécié des médecins généralistes, le modèle, inspiré des Etats-Unis, fait aussi des adeptes chez les spécialistes et se développe au sein des professions paramédicales.

Il permet de remettre sur le marché les consultations qui ont été annulées et « ça soulage les tâches de secrétariat ». Mais aussi, les rappels par SMS ou par mails effectués par ces sites « permettent de faire baisser le nombre de rendez-vous non honorés » qui ont chuté « de 10% pour certains », constate M. Lucas.

Devant ces avantages multiples, le pédiatre Alain Guilhaume, 71 ans, a troqué sa secrétaire qui lui coûtait 2.000 euros par mois pour un abonnement mensuel de 200 euros chez clicrdv.com (groupe Solocal) il y a plus de deux ans. « Elle avait pris sa retraite et comme il ne me restait plus beaucoup d’années à faire… » explique-t-il à l’AFP.

Pour les patients, ce système est « utile quand on n’a pas du tout de médecin ou quand on le connaît déjà et qu’il dispose déjà cet outil-là », résume Diane de Bourguesdon, responsable santé numérique de Jalma, cabinet de conseil spécialisé dans la santé.

Mais pour l’instant, le défi pour les opérateurs de cette activité est de « réussir à être rentables ».

Pour Doctolib, qui a réussi en moins de trois ans à s’accaparer 68% du marché français devant mondocteur.com et Rdvmedicaux.com, une « rentabilité à l’horizon 2020 » passera par un développement à l’échelle européenne.

La jeune pousse va mettre en place à Berlin une antenne de dix personnes et d’une cinquantaine de « médecins ambassadeurs » avant de s’implanter à Hambourg.

« Après avoir conquis déjà plus de 10.000 médecins et 4 millions de patients par mois en France, Doctolib souhaite faciliter l’accès aux soins des 83 millions d’Allemands », annonce lundi la start-up française.

Créé plutôt sur le tard, en 2013, dans un marché français où les premiers acteurs ont fait leur entrée dès 2006, ce site de réservation en ligne de rendez-vous médicaux est « le premier à s’internationaliser », affirme à l’AFP Diane de Bourguesdon.

L’an prochain, la plate-forme, qui ambitionne de devenir « le n°1 européen du secteur », enchaînera avec « l’Italie et l’Espagne », confie à l’AFP Stanislas Niox-Chateau, co-fondateur de Doctolib, âgé de 29 ans.

Sa start-up, qui a levé 23 millions d’euros en moins de deux ans auprès d’un pool d’industriels, prévoit de recruter « 150 personnes sur les douze prochains mois » après avoir embauché 240 personnes en 30 mois en France.

Pour assurer sa croissance, elle a besoin « d’investissements de 5 à 10 millions en Europe » et d’une « trentaine de développeurs ».

Celle-ci est déjà bien en marche puisque « 1.000 médecins » rejoignent « chaque mois » la plate-forme en s’y abonnant au prix de 100 euros par mois et qu’elle a réussi à imposer sa présence « dans 45% des cliniques privées en France et dans 100 établissements de santé ».

« Celui qui survivra sera celui qui aura le plus de médecins dans sa base », observe Diane de Bourguesdon, citant « l’étendue des spécialités et le maillage géographique » comme étant les deux premiers critères pour les patients.

« Il n’y a pas la place sur le marché français pour une dizaine » de sites et à terme, seuls « 2 ou 3 réussiront à trouver le bon compromis entre un tarif d’abonnement et la qualité de service », selon la spécialiste.

 

AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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