Après des années de hausse et quelques mois de yoyo, les français sont préoccupés aujourd’hui plus que jamais par le chômage, fortement aggravé par la crise économique de l’année 2008 mais qui a récemment reculé deux mois d’affilée selon « Pôle emploi ».

Tout d’abord, et selon l’Institut national de la statistique et des études économiques en France ( Insee ), le taux de chômage est stable dans le pays au premier trimestre de l’année 2016, par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier. Ainsi, ce taux au sens du Bureau international du travail ( BIT ) est de 10.2% de la population active en France.

Nous rappelons qu’une personne est considérée comme chômeuse selon le BIT si elle a 15 ans ou plus et elle est sans emploi au cours d’une semaine de référence. En outre, cette personne a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi et elle est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir.

A noter qu’en France métropolitaine, le nombre de chômeurs est de 2,8 millions de personnes, parmi eux 1,2 million indiquent rechercher un emploi depuis au moins un an; et le taux de chômage augmente chez les jeunes et les personnes âgées de 25 à 49 ans.

Baisse du nombre d’inscrits à Pôle emploi

D’autre part, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi sans activité et inscrits en catégorie A à « Pôle emploi »- l’établissement public à caractère administratif chargé de l’emploi – a reculé de 62.400 en France entière en Mars 2016, du jamais vu depuis l’année 2000, ce qui a poussé la ministre du Travail Myriam El Khomri à déclarer qu’il « s’agit de la première baisse significative depuis le dernier épisode de reprise en 2010-2011 », grâce aux effets du Pacte de responsabilité et de solidarité, au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ( CICE ) et suite à l’aide à l’embauche fournie pour les petites et les moyennes entreprises ( PME ).

Par contre, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a signalé que « la reprise est fragile et concerne les contrats à durée limitée ». La CFDT a révélé que cette reprise « est insuffisante pour bénéficier à tous, particulièrement aux seniors et aux demandeurs d’emploi longue durée ».

Et après avoir enregistré une baisse record en Mars, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité de catégorie A a de nouveau baissé au mois d’Avril, une première sous le quinquennat du président de la République François Hollande. En effet, et pour le deuxième mois consécutif, l’indicateur a reculé à 3,51 millions en métropole et cette diminution a concerné toutes les classes d’âge.

Question de santé publique

Il semble que c’est une bonne nouvelle surtout pour faire face aux méfaits générés par le chômage, illustrés par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce dernier a déjà souligné dans son nouvel avis que « le chômage est désormais une question de santé publique » comme 10 à 14000 décès par an lui sont imputables à cause de l’augmentation de certaines maladies, l’apparition d’un épisode dépressif, outre la croissance du taux de suicide.

Dans ce contexte, une étude menée par Pierre Meneton (Institut français pour la santé et la recherche médicale) suggère l’existence d’une association entre le chômage et une moins bonne santé cardiovasculaire. L’analyse braque les projecteurs sur une « surmortalité très importante » chez les personnes au chômage, trois fois supérieure à celle des non-chômeurs.

De surcroît, le chômage augmente le risque de séparation et d’isolement social et retarde la venue d’un premier enfant. Les chômeurs présentent également des « comportements à risque ».

Ainsi, le CESE a recommandé aux politiques publiques de mieux accompagner les personnes pendant le temps qui les sépare d’un retour à un emploi. De plus, le regard sur les personnes en situation de chômage doit évoluer et devenir plus bienveillant et objectif: toute la société doit donc s’impliquer pour prévenir les conséquences sociales les plus dévastatrices.

Répercussions économiques

Le chômage aboutit à de nombreuses répercussions économiques. Ainsi, il pourra toucher les salariés qui peuvent perdre leur travail.

De même, nous connaissons tous que les chômeurs perdront le pouvoir d’achat et leur endettement augmentera, ce qui pourra aboutir à une saisie de leurs biens lorsqu’ils seront incapables de payer les traites.

Il ne faut pas également oublier un élargissement possible du déficit budgétaire causé par les surcoûts financiers de ce phénomène.

Loi El Khomri 

La loi El Khomri, déposée au gouvernement en Mars 2016 et qui prévoit de changer en profondeur le Code du travail, a été tout d’abord présentée pour lutter contre le chômage et dans le but de « protéger les salariés, favoriser l’embauche, et donner plus de marges de manœuvre à la négociation en entreprise » tel qu’annoncé par le gouvernement.

Cependant, la future loi travail n’a pas pu démontrer cette ambition malgré que la ministre du Travail ait annoncé que « les mesures structurelles » proposées et qui donneront plus de souplesse aux entreprises, permettront « le développement de l’emploi durable ».

Plusieurs organisations patronales ont demandé le retrait de la loi El Khomri incarnant selon celles-ci une mesure injuste qui bâillonne les petites et moyennes entreprises (PME) au profit des grands patrons, menaçant donc l’avenir des emplois dans le pays.

Les salariés et les étudiants ont manifesté aussi contre une loi perçue comme «favorable aux employeurs et facteur de précarité pour les jeunes».

Pour leur part, certains économistes accusent cette réforme de favoriser le chômage comme la dite loi réduira les contrats de travail à durée déterminée (CDD) sans garantir de créer plus de contrat à durée indéterminée (CDI).

 

En collaboration avec Imar wa iktisad

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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