Indépendamment de ce qui sera discuté dans le Conseil des ministres autour du barrage de Janneh, indépendamment des dossiers contradictoires portés par chacun des opposants et des adhérents à la construction du barrage et indépendamment de tout débat qui a lieu autour de ce sujet, pouvant prendre plusieurs aspects, ce sujet, comme toutes les autres questions stratégiques (ou normales) au Liban, est traité dans le mauvais endroit et avec de faux plans et approches.

Nous pouvons également affirmer que toute discussion autour de ce sujet entre les responsables, pourrait être décrite comme non-objective. Les deux parties ont négligé de discuter les racines du problème de l’eau et de donner à ce sujet la dimension stratégique qu’il mérite.

Si nous suivons l’histoire de l’évolution du dossier de l’eau au Liban, nous remarquons que nous sommes encore soumis à une structure scientifique, culturelle, politique et stratégique déjà dépassée, qui se base sur le principe nécessitant de recueillir l’eau derrière des barrages ouverts, en mentionnant le gaspillage de cette eau qui se déverse naturellement dans la mer! Bien que le terme «gaspillage» soit valide uniquement quand il est utilisé pour parler du gaspillage dans les réseaux de transport d’eau ou sa pollution, son vol et sa vente illégalement.

Le débat au Liban prend la dimension la plus facile toujours, avec ou contre un projet particulier, où les «autorités chargées de l’eau » seront généralement impliquées dans des affaires, se basant sur des études visant à investir dans ce secteur, et non pas fournir l’eau aux gens tout en protégeant l’eau du gaspillage, du vol et de la pollution.

Ainsi, on peut comprendre ce qui a été appelé le «plan décennal» qui se basait en termes de planification et des dépenses sur des projets de barrages ouverts, jusqu’à la construction du barrage de Chabrouh en 2007.

La personne qui a écrit ces lignes était toujours contre cette politique de l’eau non stratégique, en s’opposant aux projets de construction coûteux et dangereux, en l’absence d’une stratégie qui considère que l’eau incarne une propriété publique et qui se présente dans un système écologique intégré et qui exige également de débuter du donné, donc de la nature premièrement (l’eau de surface disponible), et de la planification pour l’utilisation appropriée du «donné» (avec une mise à jour permanente des études et la mise en œuvre des dispositifs essentiels pour estimer le flux continu des sources), avant d’être impliqué dans le blocage de l’eau courante ou de toucher les eaux souterraines, en parallèle avec l’application des politiques visant à arrêter le gaspillage et le vol et des politiques de distribution et de tarification équitables, ainsi que les politiques de l’adaptation de l’utilisation, après avoir effectué les études nécessaires portant sur toutes les utilisations de l’eau dans tous les secteurs, vers l’imposition des moyens d’économiser, etc. et si nous sommes allés tôt dans cette direction, nous aurions économisé beaucoup de gaspillage et des projets inutiles, et un grand nombre d’affaires qui ne sont pas bonnes.

Après nos diverses objections sur le plan décennal et le projet du barrage de Chabrouh, nous avons préparé une étude qui a rassemblé toutes ces idées et les objections dès l’année 2009 et jusqu’à 2010, pour revendiquer une stratégie pour la gestion de l’eau au Liban, à la lumière du changement climatique. Si elle est adoptée, elle ne nécessite pas de barrages mais exigera les politiques intégrées déjà mentionnées.

Une conférence nationale a été tenue avec les deux ministères de l’environnement et de l’énergie au début de l’année 2010. A noter que le ministère de l’Environnement n’a pas pris en conscience la gravité de ce sujet et son rôle dans la mise en œuvre et la révision des stratégies dans tous les secteurs, en croyant que son rôle est d’étudier l’impact environnemental des projets de barrages, et non pas d’étudier la stratégie de la gestion générale de l’eau! Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a admis l’absence d’une stratégie.

Et malgré cette stratégie qui est principalement basée sur la construction des barrages de surface inutiles, on n’a pas entendu les voix de beaucoup de gens qui sont aujourd’hui contre le barrage de Janneh!

Est-ce que le débat reprend ses origines et ses règles stratégiques, à l’occasion du débat sur le barrage de Janneh? Nous retournons ainsi au Liban, le paradis avec son système écologique unique et sa fortune en eau renouvelable. Nous le protégeons donc et nous fournissons sa répartition équitable sans les projets de barrages?

Traduit par Maya Samaha

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


Consultants :
LIBAN : Dr. Zaynab Moukalled Noureddine, Dr Naji Kodeih
SYRIE : Joseph el Helou, Asaad el kheir, Mazen el Makdesi
EGYPTE : Ahmad Al Droubi
Directeur Éditorial : Bassam Al-Kantar

Directeur Administratif : Rayan Moukalled

Addresse: Liban, Beyrouth, Badaro, Sami El Solh | Immeuble Al Snoubra, B.P. 113/6517 | Téléfax : +961-01392444 - 01392555-01381664 |email: [email protected]

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