Alors que se tient à Merida au Mexique la 10e Assemblée internationale des organismes de bassin du 1er au 4 juin, Ségolène Royal, présidente de la COP21, soutient l’appel à l’action du Pacte de Paris pour l’eau et l’adaptation au changement climatique.
Le changement climatique se traduit principalement par un changement du cycle de l’eau : inondations et sécheresses plus nombreuses et dévastatrices, précipitations erratiques, fonte des glaciers ou encore montée des océans avec pour conséquence la salinisation des eaux souterraines côtières. 90 % des désastres naturels sont liés à l’eau.
Par ailleurs, le réchauffement et la baisse du niveau des eaux (souterraines et de surface) induisent respectivement des modifications de la biodiversité aquatique et une plus grande concentration des polluants.
L’année 2015 a permis de replacer l’eau au cœur de l’agenda du développement durable. Celle-ci est en effet au cœur des enjeux d’adaptation : 75 % des INDC sont liées à l’eau, soulignant la place centrale accordée par les Etats à cette problématique. Avec l’ODD 6 et plusieurs cibles associées, l’eau est également au cœur des Objectifs de développement durable.
L’élan de mobilisation sans précédent des acteurs de l’eau lors de la COP21, notamment lors du focus Résilience de l’Agenda de l’Action (LPAA), a permis de lancer le Pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères.
Porté par le Réseau international des organismes de bassin (RIOB) en partenariat avec la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) et avec le soutien des ministères français et péruviens de l’Environnement, il a été rejoint par plus de 340 organisations – organismes de bassin, ministères, autorités locales et nationales, entreprises, bailleurs, organisations de la société civile et organisations internationales – de 87 pays.
Il fournit un cadre d’action concret promouvant les actions d’adaptation, notamment par l’amélioration de la gestion des ressources en eau transfrontalières.
La Présidente de la COP renouvelle son soutien à cette initiative. Elle appelle les bailleurs et les opérateurs à répondre au nouvel appel à l’action lancé par le Pacte de Paris, qui permettra d’identifier de nouveaux projets pilotes, avec un impact transformationnel fort pour l’eau et l’adaptation. Les projets seront mis en valeur à la COP22, qui sera tournée vers l’adaptation au changement climatique et l’action concrète.
En particulier, cet appel à l’action s’adresse à des projets travaillant à la mise en place d’outils de décision adaptés. Les projets Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), à l’échelle du bassin, sont la cible du Pacte de Paris. Mais il paraît également essentiel de développer nos outils de connaissance sur l’état de nos ressources en eau et la manière dont elles sont affectées par le changement climatique.
Les Systèmes d’information sur l’eau (SIE) constituent un élément clé d’une gestion optimale des ressources en eau et de la mise en œuvre de politiques d’adaptation appropriées, ils seront donc une priorité cette année en tant que préalable indispensable à la décision.
En agissant aujourd’hui, nous permettrons les bonnes décisions et l’accès à l’eau demain. Protégeons les communautés vulnérables des risques climatiques, et protégeons l’eau, bien commun de l’humanité.