La firme américaine Blue Origin a réussi le quatrième vol d’essai de son lanceur en faisant atterrir son engin non habité après qu’il soit monté à une centaine de kilomètres d’altitude, selon des images retransmises en direct dimanche par la firme de Jeff Bezos.
Le lanceur a décollé peu après 10H00 (14H00 GMT) et s’est séparé en deux parties une fois arrivé à son point culminant, à un peu plus de 100 kilomètres d’altitude.
Là, les deux parties, le lanceur et la capsule (vide) destinée à accueillir à terme des astronautes, ont tous les deux entamé la descente pour revenir sur Terre, où ils se sont successivement posés en douceur une dizaine de minutes après le décollage.
L’objectif principal de ce quatrième vol était de voir si la capsule pouvait revenir atterrir sans dommages si un de ses trois parachutes ne fonctionne pas.
Avec ses deux gros parachutes bleus et une poussée d’un de ses propulseurs dans la dernière seconde de sa chute pour amortir le choc, elle a effectivement atterri sans problème.
« Ingéniérie minutieuse plus bien sûr… mes bottes porte-bonheur. La mission a été un succès », a tweeté peu après avec humour Jeff Bezos, avec une photo de ses santiags.
Le lanceur réutilisable avait effectué son tout premier vol surorbital en novembre dernier, la firme Blue Origin damant ainsi le pion à son rival SpaceX, premier à avoir tenté en vain cette expérience.
Le deuxième vol et atterrissage réussi avait eu lieu en janvier, et le troisième début avril.
Signe que l’entreprise gagne en confiance, le vol de dimanche était le premier retransmis en direct par Blue Origin. La société de Jeff Bezos, qui est aussi le fondateur d’Amazon, n’avait diffusé que des vidéos a posteriori des premiers vols.
Le lanceur de Blue Origin monte jusqu’à une altitude de 100 kilomètres, considérée comme la frontière entre l’atmosphère terrestre et l’espace, avant de redescendre à la verticale. Il ralentit, à l’aide de parachutes, pour atteindre à une vitesse de 5 km/h avant de se poser à proximité du site de lancement de la société au Texas, dans le sud des Etats-Unis.
Parvenir à récupérer des lanceurs pour les réutiliser, surtout les plus lourds, est un objectif jugé prioritaire dans l’industrie aérospatiale et notamment par les opérateurs de satellites, afin de nettement réduire les coûts de lancement.
« La pleine récupération du lanceur change la donne », avait déclaré Jeff Bezos en novembre.
SpaceX a également réussi à récupérer à plusieurs reprises son lanceur, qu’il fait redescendre soit sur la terre ferme, soit sur une barge dans l’océan Atlantique, mais l’entreprise a connu plusieurs échecs. SpaceX note cependant que sa fusée Falcon 9 monte plus haut que celle de Blue Origin, ce qui rend l’opération de récupération plus complexe.
Source : AFP