Le gouvernement sénégalais va prendre des « mesures fortes » contre la coupe abusive de bois en Casamance, dans le sud du pays, a affirmé le ministre des Forces armées, après l’avertissement d’une ONG sur la disparition des forêts dans cette région d’ici deux ans.
« La décision est prise de faire arrêter la coupe abusive de bois dans nos forêts. Il faut que les gens qui s’adonnent à cette pratique le comprennent. Je crois fortement que cette pratique va cesser d’ici quelques jours », a déclaré à la presse le ministre Augustin Tine, sans annoncer de mesures précises.
Il s’exprimait dans la ville de Kolda, en Casamance, en présence des ministres de l’Intérieur et de l’Environnement, Abdoulaye Daouda Diallo et Abdoulaye Baldé, à l’issue d’une visite dans cette zone frontalière de la Gambie, la plus boisée du Sénégal.
« C’est effarant ce que nous avons vu. Des gens inconscients détruisent notre environnement, l’économie de notre pays et l’avenir de nos enfants. C’est inadmissible. L’Etat va agir avec des mesures fortes pour mettre fin à (cette) situation », a ajouté M. Tine.
Ces mesures sont annoncées après l’avertissement lancé le 26 mai par le militant écologiste et ancien ministre sénégalais de l’Environnement Haidar El Ali, mettant en cause le trafic de bois vers la Chine à partir de la Gambie voisine.
Le pillage de la forêt en Casamance « a atteint un seuil de non-retour et d’ici deux ans, ce sera trop tard. Nous tirons la sonnette d’alarme », avait déclaré M. El Ali, qui dirige l’Océanium, à la fois centre de plongée et association de protection de l’environnement.
« Le Sénégal a perdu plus d’un million d’arbres depuis 2010 tandis que les exploitants basés en Gambie ont empoché près de 140 milliards de francs CFA (plus de 213 millions d’euros) en exportant ce bois vers la Chine où la demande de meubles a explosé ces dernières années », avait-il ajouté.
En avril, une équipe du ministère sénégalais de l’Environnement qui réalisait une étude sur les ressources naturelles en Casamance avait été arrêtée en Gambie en train de prendre des images de bois coupé et entreposé, pour être relâchée au bout de 48 heures.
AFP