L’avion solaire Solar Impulse 2 est parti lundi de New York à la conquête de l’Atlantique, 15e étape de son tour du monde avec le soleil pour unique carburant qui doit le conduire à Séville en Espagne.
Le prince Albert de Monaco a donné à 06H30 GMT, depuis le Rocher de la principauté où se trouve le centre de contrôle des opérations, le feu vert au pilote suisse Bertrand Piccard positionné sur les pistes de l’aéroport new-yorkais JFK.
« Me voici seul pour quatre jours au-dessus de l’Atlantique sans une goutte d’essence! », a tweeté l’aventurier avant de s’envoler pour une traversée d’environ 90 heures durant lesquelles il ne pourra s’octroyer que quelques siestes.
L’avion ne pouvant transporter qu’un seul pilote, Bertrand Piccard, âgé de 58 ans, et son compatriote André Borschberg, 63 ans, se relaient à chaque étape pour accomplir à tour de rôle les longs vols en solitaire.
Solar Impulse 2, pas plus lourd qu’une fourgonnette mais aussi large qu’un Boeing 747, vole à une vitesse moyenne de 50 km/h grâce à des batteries qui se rechargent à l’énergie solaire captée par quelque 17.000 cellules photovoltaïques installées sur ses ailes.
Son faible poids (1,5 tonne) le rend très sensible aux turbulences.
« L’avion de papier » va accomplir la 15e étape de son tour du monde débuté le 9 mars 2015 à Abou Dhabi.
Il avait ensuite traversé l’Asie (Mascate, Ahmedabad et Varanasi en Inde, Mandalay en Birmanie, Chongqing et Nankin en Chine, Nagoya au Japon), puis le Pacifique avec une étape à Hawaii et enfin les Etats-Unis (San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et enfin New York).
A Hawaï, il avait dû faire une longe escale technique de près de 10 mois pour régler des problèmes de batteries, endommagées lors de sa dernière étape au-dessus du Pacifique, un voyage d’une durée record de 5 jours et 5 nuits entre Nagoya et l’archipel américain.
Chacun à leur tour, les pilotes se relaient dans ce petit habitacle de 3,8 m3, un concentré de haute technologie. La cabine, équipée de bouteilles d’oxygène pour permettre aux pilotes de respirer, n’est pas pressurisée. Le cockpit est toutefois recouvert d’une mousse isolante pour isoler des températures extrêmes en vol (entre +40 et -40 degrés Celsius).
L’avion construit en Suisse avait été transporté à Abou Dhabi en janvier 2015 par avion cargo.
Le périple devait au départ durer 5 mois, de mars à août 2015. Mais les aléas de la météo ont conduit à de nombreux retards entre les étapes.
Le projet de SI2 est de promouvoir les énergies renouvelables. Le pilote Bertrand Piccard est convaincu que des avions électriques pourront fonctionner d’ici à dix ans pour des vols commerciaux avec des batteries rechargeables sur le secteur. Il avait toutefois reconnu qu’une telle hypothèse était en revanche impensable pour des avions de passagers.
AFP