Plus de 57.000 personnes vivent grâce à une greffe, mais les Français connaissent mal la loi régissant ce geste de solidarité : c’est pourquoi l’Agence de la Biomédecine organise la campagne « Don d’organes : nous sommes tous concernés » à l’occasion de la Journée nationale consacrée à ces dons.
« Dans leur majorité les Français pensent connaître la loi, alors que seulement 7% d’entre eux la connaissent vraiment », relève Anne Courrèges, directrice générale de l’agence sanitaire ABM.
En France, le principe de consentement présumé au don d’organe et de tissus prévaut, sauf si l’on a exprimé son opposition de son vivant, en s’inscrivant sur le registre des refus ou en informant ses proches.
La campagne pour la 16e Journée nationale consacrée aux dons d’organes et de tissus (os, cornée…) du 22 juin se décline sur ce thème de « tous concernés » via un site interactif sur le Net (www.dondorganes.fr avec questions/réponses), les réseaux sociaux (Twitter, Facebook) et la télévision avec la diffusion d’un « spot TV » sur les principales chaînes de télévision nationale.
Des affiches, illustrées par Eiko Ojala et la distribution d’un guide complètent cette opération d’information.
Un clic sur le site permet de trouver les réponses à des interrogations comme « existe-t-il un registre des donneurs ? Puis-je choisir quels organes je veux donner ? ou sur la carte de donneur .
La carte de donneur, n’a pas de valeur légale, même si elle témoigne d’une volonté de solidarité, mais elle est très rarement retrouvée en cas de décès.
La greffe progresse, mais en raison de son succès et du vieillissement de la population, la liste nationale des personnes en attente de greffe – une bonne moitié concernant le rein -, ne cesse de croître.
« Elles sont aujourd’hui 21.378 », plus du double d’il y a environ vingt ans. Fin 2015, plus 54.600 personnes vivaient avec une greffe d’organes. Elles sont à présent plus de 57.000.
En 2015, les greffes de rein (3.486 au total) ont progressé de près de 8% par rapport à 2014, et les greffes de foie (1.355 dont 24 partielles grâce à des donneurs vivants) de près de 6%.
La greffe de rein grâce à des donneurs vivants (famille ou proches) progresse – elle représente près de 16% de l’ensemble des greffes rénales – mais reste encore loin du score des Pays-Bas qui réalise la moitié de ses greffes de rein grâce à des donneurs vivants.
Par ailleurs, 96% des dons de tissus post-mortem sont des cornées (surface transparente à l’avant de l’oeil). En 2015, un peu plus de 4.000 personnes ont bénéficié de cette greffe qui a permis de restaurer leur vue. L’an dernier, on a également dénombré 1.453 receveurs de greffe de vaisseaux (artères ou veines), 164 de valves cardiaques et 130 de peau.
Au total, 32.254 personnes ont donné des tissus de leur vivant (résidus opératoire, placentas…) et 5.945 après leurs décès.
AFP