Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a demandé aux gouvernements, bailleurs de fonds, entreprises et organisations internationales d’accélérer leurs efforts pour répondre aux besoins des enfants les plus défavorisés de la planète afin que leur avenir ne soit pas mis en péril.

« Refuser à des centaines de millions d’enfants l’égalité des chances menace plus que leur avenir : alimenter les cycles intergénérationnels de désavantage met en danger l’avenir de leurs sociétés », a affirmé le Directeur exécutif de l’UNICEF, Anthony Lake. « Nous avons un choix à faire : investir dans ces enfants dès à présent ou laisser notre planète devenir plus inégalitaire et plus divisée ».

L’UNICEF a publié son rapport annuel intitulé « La situation des enfants dans le monde ».

D’après ce rapport, 69 millions d’enfants de moins de 5 ans mourront principalement de causes évitables, 167 millions d’enfants vivront dans la pauvreté et 750 millions de femmes seront mariées pendant leur enfance d’ici 2030, date limite pour les Objectifs de développement durable, et ce à moins que le monde entier ne se préoccupe davantage du sort des enfants les plus défavorisés.

Le rapport note d’importants progrès en ce qui concerne la survie des enfants, l’éducation et la lutte contre la pauvreté. Au niveau mondial, les taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans ont été réduits de plus de moitié depuis 1990, les garçons et les filles fréquentent l’école primaire en nombre égal dans 129 pays et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été réduit de moitié comparé aux années 1990.

Mais ces progrès n’ont été ni égaux ni équitables. Les enfants les plus pauvres ont deux fois plus de chances que les enfants les plus aisés de mourir avant l’âge de cinq ans et de souffrir de sous-alimentation chronique. Dans une grande partie de l’Asie du Sud et de l’Afrique subsaharienne, les enfants dont la mère n’a pas été scolarisée ont une probabilité trois fois plus élevée de mourir avant l’âge de cinq ans que ceux dont la mère a reçu une instruction de niveau secondaire. De plus, les filles issues des foyers les plus pauvres ont une probabilité deux fois plus élevée de se marier pendant leur enfance que celles issues des foyers les plus aisés.

C’est en Afrique subsaharienne que les perspectives sont les plus préoccupantes : au moins 247 millions d’enfants – soit deux sur trois – vivent dans la pauvreté multidimensionnelle, privés de ce dont ils ont besoin pour survivre et se développer. C’est aussi dans cette région que près de 60 % des jeunes âgés de vingt à vingt-quatre ans, issus du quintile le plus pauvre de la population ont moins de quatre années de scolarité.

Bien que l’éducation joue un rôle unique pour donner des chances égales aux enfants, le qui ne sont pas scolarisés a augmenté depuis 2011 et une part importante de ceux qui fréquentent l’école n’y apprend rien. Aujourd’hui, environ 124 millions d’enfants ne fréquentent pas l’école primaire ni le premier cycle de l’enseignement secondaire. Près de deux enfants sur cinq ayant terminé l’école primaire n’ont appris ni à lire, ni à écrire, ni à faire de simples opérations arithmétiques.

Le rapport met aussi en évidence qu’investir dans les enfants les plus vulnérables peut être bénéfique, dans l’immédiat et à long terme. Les allocations en espèces, par exemple, se sont avérées utiles pour aider les enfants à rester à l’école pendant plus longtemps et à progresser vers des niveaux de scolarité plus élevés. En moyenne, chaque année supplémentaire de scolarité que reçoit un enfant augmente ses revenus d’environ 10% à l’âge adulte. En moyenne, pour chaque année de scolarité supplémentaire effectuée par les jeunes adultes d’un pays, les taux de pauvreté de ce pays baissent de 9%.

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


Consultants :
LIBAN : Dr. Zaynab Moukalled Noureddine, Dr Naji Kodeih
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