Une panne de moteur et des erreurs des pilotes sont responsables de l’accident d’un avion de la TransAsia qui avait plongé dans une rivière de Taïwan en 2015, faisant 43 morts, selon les conclusions d’une enquête annoncées jeudi.
Le vol GE235 de la compagnie taïwanaise s’était écrasé le 4 février 2015 peu après son décollage de l’aéroport Songshan de Taipei, avec 53 passagers et cinq membres d’équipage à bord. Seules quinze personnes ont survécu.
Le décryptage des boîtes noires de l’ATR 72-600 à turbopropulseur avait permis de révéler en juillet 2015 que quelques secondes avant l’accident, le pilote avait déclaré: « oh, j’ai tiré sur la mauvaise manette », d’après un rapport d’étape du Conseil de sécurité de l’aviation civile.
Le Conseil a rendu public jeudi son rapport définitif, plus détaillé, qui conclut que l’accident « a été le résultat de plusieurs facteurs, qui ont culminé par une perte de contrôle due à un décrochage ».
Un des moteurs ne fonctionnait pas bien peu après le décollage, selon le rapport.
« Le personnel naviguant n’a pas appliqué les procédures d’urgences pour identifier le problème et mettre en œuvre les actions correctrices », ajoute-t-il. En conséquence, le pilote a coupé le mauvais moteur.
Ce pilote avait précédemment raté un test de panne de moteur sur simulateur, avant de le réussir lors de sa seconde tentative.
Des images amateur spectaculaires avaient montré l’appareil en train de perdre de l’altitude et de dévisser, puis heurter une autoroute et plonger dans une rivière.
L’appareil avait pour destination Kinmen, petite île côtière située à proximité du continent chinois mais contrôlée par Taïwan.
Sept mois avant cet accident, un autre appareil de la compagnie, un ATR 72-500, s’était écrasé avec 54 passagers et quatre membres d’équipage alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur l’aéroport de Magong, sur une île de l’archipel touristique de Penghu, au large de la côte occidentale de Taïwan. Quarante-neuf personnes, dont deux Françaises, avaient été tuées.
En janvier, le rapport définitif du Conseil de sécurité de l’aviation civile avait mis en cause les deux pilotes en affirmant qu’ils volaient à trop faible altitude ce 23 juillet 2014, alors que la visibilité était mauvaise en raison du typhon Matmo. En avril, deux contrôleurs aériens ont été inculpés pour « négligence criminelle » dans l’enquête sur ce crash.
AFP