A cinq semaines des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), les athlètes kényans, dans le collimateur du CIO pour des soupçons de dopage, s’attaquent à un premier obstacle sur le terrain sportif avec les sélections olympiques, jeudi et vendredi à Eldoret (ouest).
Il y a une dizaine de jours, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a remis en cause la « présomption d’innocence (…) des athlètes russes et kényans » face au dopage. Et fixé des règles strictes pour avoir le droit d’être du voyage au Brésil: les sportifs kényans – et pas seulement les athlètes – « devront être déclarés éligibles par leurs Fédérations internationales respectives, après une évaluation individuelle », a précisé le patron du CIO.
Un pavé dans la mare pour ce pays qui a terminé pour la première fois de son histoire en tête du tableau des médailles lors des derniers Mondiaux d’athlétisme de Pékin en 2015.
L’AMA avait déclaré le pays non-conforme avec sa réglementation antidopage le 12 mai dernier, en raison d’une loi antidopage qui ne correspondait pas à ses attentes. Celle-ci a depuis été amendée, et la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a de son côté fait savoir que les athlètes kényans étaient parmi les plus contrôlés au monde depuis un an, laissant entendre que leur situation n’était pas la même que celle des Russes, accusés de dopage organisé.
Tout cela demandera néanmoins confirmation dans les semaines à venir.
En attendant de passer au crible de l’IAAF, les athlètes kényans vont d’abord devoir faire le nécessaire sportivement à Eldoret, dans l’ouest du pays, en terminant à l’une des deux premières places des sélections nationales.
Têtes d’affiche attendues, les deux spécialistes du 1500 m: le triple champion du monde et champion olympique 2008 Asbel Kiprop et la vice-championne du monde 2015 Faith Kipyegon.
Tous les deux invaincus cette saison, ils mènent la Ligue de diamant dans leurs disciplines.
Sur 800 m, David Rudisha, champion olympique en 2012, ne se présente en revanche pas dans les meilleures dispositions.
Le double champion du monde âgé de 27 ans peine à retrouver la forme qui lui avait permis d’établir un record du monde d’anthologie en finale à Londres-2012 (1:40.91). Battu successivement à Shanghai mi-mai puis à Stockholm mi-juin, où il n’a terminé que quatrième, il va devoir faire face à une meute de prétendants à Eldoret.
Au premier rang, Ferguson Rotich (26 ans), justement vainqueur en Chine et en Suède, ainsi que Nicholas Kiplangat Kipkoech (23 ans) et Jonathan Kiprotich Kitilit (22 ans), en tête des bilans de la saison (respectivement 1:43.37 et 1:43.48). En embuscade, le champion du monde juniors 2014 Alfred Kipketer, ou encore Willy Tarbei et Kipyegon Bett, tous âgés de moins de 20 ans.
Le champion du monde 2015 du javelot Julius Yego – la première médaille d’or en lancer dans un grand championnat du Kenya, réputé pour ses coureurs de fond et demi-fond – cherchera lui à élever son niveau à moins de six semaines des Jeux de Rio.
AFP