Les Etats-Unis ont ajouté la Birmanie et sept autres nations à une liste noire de pays ne combattant pas assez le trafic d’être humains, selon un rapport annuel du département d’Etat publié jeudi mais critiqué pour son indulgence à l’égard de la Thaïlande.

Outre la jeune démocratie birmane, Djibouti, Haïti, la Papouasie Nouvelle Guinée, le Soudan, le Surinam, le Turkménistan et l’Ouzbékistan figurent désormais sur cette liste noire de 26 pays qui ne respectent pas suffisamment les normes fondamentales pour contrer le trafic d’être humains ou l’esclavage.

Le Koweït et la Thaïlande ont eux été promus du « niveau 3 » des pires pays en la matière au « niveau 2» des pays qui font des efforts pour combattre le trafic d’êtres humains mais restent sous surveillance.

La Libye, la Somalie et le Yémen sont considérés comme des cas spéciaux, la diplomatie américaine estimant difficile de les juger compte tenu du chaos qui règne dans ces pays.

« C’est un sacré boulot » et « certaines décisions sont difficiles », a affirmé le secrétaire d’Etat John Kerry en présentant le rapport, publié à la demande du Congrès américain pour évaluer les progrès contre ce trafic dans le monde.

Mais le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que ce rapport se fondait sur des faits et des critères particuliers et non sur des considérations politiques, comme l’estiment certaines associations de défense des droits de l’homme.

L’an dernier, la diplomatie américaine avait été critiquée pour n’avoir pas mis la Birmanie au « niveau 3» et accusée d’avoir fermé les yeux afin d’encourager la démocratie naissante.

Mais le rapport de cette année souligne que la Birmanie est « un pays source pour des hommes, des femmes et des enfants soumis au travail forcé et des femmes et des enfants soumis à la traite sexuelle, en Birmanie et hors de Birmanie ».

Washington avait aussi été critiqué pour avoir été trop indulgent à l’égard de l’Ouzbékistan, dont le gouvernement ne se cache pas de contraindre des fonctionnaires au travail forcé dans les champs de coton.

Les associations de droits de l’homme ont salué le fait que la Birmanie et l’Ouzbékistan aient été rétrogradés, considérant que ces pays avaient été injustement protégés l’an dernier pour des raisons politiques.

Mais elles déplorent que le rapport ne pointe pas davantage du doigt la Thaïlande et la Malaisie.

« Nous sommes encouragés par la décision du département d’Etat de rétrograder la Birmanie –un pays que nous regardons de très près », a déclaré Kristen Abrams, directrice du réseau ATEST d’associations qui luttent contre ces trafics.

« Nous sommes aussi encouragés par la correction (de la note) de l’Ouzbékistan, un Etat qui a recours au travail forcé », a-t-elle ajouté.

Mais les associations s’inquiètent de l’indulgence de Washington à l’égard de ses alliés en Asie du Sud-Est, où le secteur de la pêche est régulièrement accusé d’avoir recours au travail forcé.

« En Thaïlande, nous avons constaté une volonté de réviser certaines lois, mais cela n’a pas eu de conséquences importantes sur le terrain », a estimé Mme Abrams.

« En Malaisie, nous savons qu’elle a monté en grade l’an dernier pour des raisons politiques. Ce qui était injustifié et reste injustifié aujourd’hui », a-t-elle ajouté, évoquant l’absence d’enquête sur une possible fosse commune de personnes soumises au travail forcé.

 

AFP

 

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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