La Chine s’est dotée d’une nouvelle loi sur la protection des animaux sauvages qui bannit la vente d’aliments issus d’espèces menacées, mais autorise certains produits dérivés, selon un média d’Etat, sa législation sur le sujet restant controversée.
La mesure votée par le parlement chinois « renforce la législation en matière d’utilisation des animaux sauvages et de leurs produits dérivés », selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Des ONG avaient critiqué le texte préliminaire de la loi, jugeant qu’il considérait ces animaux – dont les tigres et les ours – comme des ressources commerciales et n’empêcherait pas leur abattage.
L’avant-projet de loi « enracin(ait) encore davantage l’élevage en captivité » de tigres à des fins commerciales, avait jugé l’Environmental Investigation Agency.
La Chine a adopté une loi de protection des animaux sauvages en 1989, en partie pour encadrer ses exportations de produits dérivés et la législation a été révisée en 2004.
La nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier, interdit la production et la vente de tout produit alimentaire fabriqué à partir d’espèces menacées, selon une version publiée sur le site internet de l’Assemblée nationale populaire (ANP), la chambre d’enregistrement du régime.
Mais la législation permet l’ « élevage et les spectacles » d’espèces menacées, tout comme « la vente, l’achat et l’utilisation » de produits dérivés, si les autorisations correspondantes sont délivrées.
Le texte reste cependant flou sur les différences éventuelles entre un « aliment » et un « produit » et ne précise pas comment les dérogations mentionnées pourraient être obtenues.
Des militants de la cause animale ont estimé que la loi pourrait servir de couverture légale à des activités de braconnage.
Avec la nouvelle législation, « l’utilisation d’animaux sauvages et de produits dérivés devra principalement dépendre d’animaux élevés en captivité et ne devra pas nuire aux populations sauvages et à leurs habitats », a commenté Yue Zhongming, un responsable cité par Chine nouvelle.
Le nombre des tigres élevés en captivité en Chine a fortement augmenté ces dernières années : on en compte aujourd’hui plus de 6.000.
Des ours sont également élevés afin de pouvoir ponctionner leur bile – utilisée en médecine traditionnelle – avec des méthodes jugées cruelles par les ONG.
Le secteur de l’élevage en captivité en Chine représente 7,8 milliards de yuans (1,05 milliard d’euros) par an, avait souligné l’an passé le site internet China Dialogue, citant Shi Haitao, un expert.
AFP