Le conseil régional de Nouvelle Aquitaine, la préfecture de région, les chambres d’agriculture et l’interprofession des vins de Bordeaux ont signé un plan de réduction « dans les meilleurs délais » de l’usage des pesticides dans le vignoble.
Ce plan, dont l’ambition est calquée sur celle du plan national Ecophyto II visant à réduire l’usage des pesticides de 25% en 2020, et de 50% en 2025, est articulé autour de quatre axes prioritaires: surveiller l’évolution des pratiques et l’exposition des populations aux pesticides, généraliser les bonnes pratiques, accompagner les mutations techniques dans l’agro-équipement et accompagner la recherche appliquée et fondamentale de solutions alternatives.
Ce plan, qui s’articule en premier lieu autour du vignoble bordelais, a l’ambition d’être déployé sur les autres vignobles de la région (Cognac, Buzet, Marmandais, Jurançon) ainsi qu’aux cultures arboricoles en Limousin.
« A un moment donné, il faudra sortir des pesticides. C’est une obligation économique car les traitements coûtent cher » mais aussi « une obligation écologique et humaine car on sait les dégâts que cela peut engendrer », a déclaré Alain Rousset, le président de la Nouvelle Aquitaine. Cependant aucun chiffrage de ce plan n’a été avancé. « On sélectionnera les projets et on les accompagnera », a-t-il dit.
« La diminution forte, voir même un arrêt des pesticides, c’est un objectif. La vocation de ce plan est de tracer un chemin et nous avons des marges de manœuvre importantes », a abondé le président du Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux, Bernard Farges. « La recherche sur les cépages résistants» aux maladies de la vigne, « j’y crois beaucoup, même si cela mettra un peu de temps », a-t-il insisté, soulignant en direction d’associations environnementales de Gironde que « nous ne pouvons pas répondre à ceux qui demandent l’arrêt immédiat des pesticides ».
Croiser les expériences entre viticulteurs, notamment en s’appuyant sur ceux qui ont réduit l’usage des pesticides et sur les pratiques des viticulteurs bio, mais surtout développer la recherche sur le machinisme agricole, avec des pulvérisateurs limitant la dispersion des produits, et sur de nouveaux produits de traitement naturels, sont les axes majeurs qu’entend développer ce plan.
Avec 13.000 exploitations, la viticulture dans la Nouvelle Aquitaine s’étend sur 9% des 4,2 millions d’hectares de surface agricole et représente 27% des emplois en main-d’œuvre. Le chiffre d’affaire des vins de Bordeaux a été de 3,8 milliards d’euros en 2015, et de 2,4 milliards d’euros pour le Cognac.
AFP