Moins de trente secondes pour décoller du poste de secours, se positionner au-dessus d’un baigneur en détresse et larguer une bouée : sur les plages de Biscarrosse (Landes), le drone Helper sera expérimenté pendant l’été comme un outil au service du sauvetage en mer.

L’histoire de cette innovation, testée pour la première fois en grandeur nature en Europe à partir du 20 juillet, est d’abord celle d’une rencontre. D’un côté, Fabien Farge, médecin d’urgence maritime de la station balnéaire ; de l’autre Gérald Dumartin, à la tête de Terra Drone, entreprise du département spécialisée dans la cartographie par drone.

« Depuis quinze ans, je vois travailler les maîtres nageurs-sauveteurs (MNS). Ce sont de véritables athlètes, mais on ne peut pas aller plus loin que ne l’autorise la machine humaine. Cela fait deux ans que je pense à cela : comment associer un drone à une bouée », explique à l’AFP Fabien Farge.

« J’avais aussi cette idée depuis un moment », raconte Gérald Dumartin, qu’une connaissance met en contact avec l’urgentiste.

Les deux hommes procèdent à des essais avec un drone grand public, mais l’expérience se révèle peu concluante. « Il nous fallait un drone qui puisse supporter de grosses variations de vent et avoir une grande stabilité », explique Fabien Farge.

Le duo décide de concevoir un drone spécifique et s’associe à une jeune pousse landaise, Mywebteam, spécialisée en informatique et objets connectés.

Résultat: un appareil de 3,9 kg, avec à son bord une caméra d’ultra-haute-définition pour visualiser la personne en difficulté, une bouée capable de se gonfler automatiquement au contact de l’eau, et un système de largage.

Pour ses concepteurs, les avantages de Helper (Human environment and life protection emergency response) sont nombreux : une rapidité de projection sur les lieux (entre 55 et 80 km/heure), permettant de montrer très vite à la victime qu’elle est prise en compte et éviter qu’elle ne panique ; une caméra qui permet de voir dans quel état elle se trouve pour déclencher les moyens adéquats ; l’utilisation du drone comme balise visuelle pour les sauveteurs partis à son secours…

« Le drone peut aussi permettre de lever le doute sur une présumée victime et éviter de mettre en danger la vie du sauveteur », souligne Fabien Farge.

Les initiateurs soulignent surtout la compatibilité de l’usage du drone avec des conditions météorologiques peu favorables, des vents jusqu’à 50 km/heure et une houle imposant le drapeau orange pour la baignade.

A Biscarrosse, alors que les premiers vacanciers arrivent, l’heure est encore aux entraînements pour les deux maîtres-nageurs formés au pilotage de l’appareil (brevet théorique et 40 heures de pratique). L’expérimentation en conditions réelles s’étalera sur un mois, jusqu’au 22 août.

« Le but de cette phase d’expérimentation est de voir si l’appareil peut nous apporter un plus », dit Romain Savoux, chef du poste de secours, qui reconnaît pour l’heure « beaucoup d’avantages » au dispositif.

« Même dans les meilleures conditions, avec une mer calme comme aujourd’hui, le drone se déploie plus rapidement », constate-t-il, après une démonstration qui a vu l’appareil arriver en 22 secondes sur un de ses collègues, jouant le rôle d’un estivant en difficulté à 100 mètres du rivage.

Parti de la plage à la nage au même moment, un sauveteur n’est encore qu’à une cinquantaine de mètres du « noyé » lorsque le drone largue la bouée. Quant au jet-ski, devenu indispensable aux MNS, il doit être mis à l’eau, dompter les vagues et se frayer un couloir parmi les baigneurs.

Pour le maire de Biscarrosse, Alain Dudon, qui a accepté que les 3,5 kilomètres de plage de sa commune servent de « base expérimentale », le drone reste une « solution d’ordre technique » qui ne doit pas remettre en cause les effectifs de surveillance.

Un premier retour d’expérience sera effectué fin août pour améliorer le produit et permettre au maire, comme d’autres édiles de la côte landaise « qui attendent les résultats », de savoir si cela vaut le coup d’investir les 18.000 euros nécessaires à l’achat du nouvel outil.

 

AFP- Par Jordane BERTRAND

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