Le festival Présence autochtone a remis ses lauriers lundi. Mekko, de Sterlin Harjo, thriller sur des sans-abri amérindiens de Tulsa en Oklahoma, a récolté le grand prix Teueikan. Le documentaire hommage de Philippe Brulois à Gentil Cruz, un militant des droits autochtones pour les Kogis de la Sierra Nevada, assassiné par les narcotrafiquants, recevait de son côté le grand prix Rigoberta-Menchu. Le second prix dans cette section est allé à The Price of Peace de Kim Webby de Nouvelle-Zélande, documentaire sur une saga judiciaire dans un village tühoes. D’autres récompenses ont été accordées, dont celle de la meilleure direction photo à Chasing the Light, du cinéaste navajo Blackhorse Lowe, entre autofiction et envolées psychédéliques. Celle du meilleur court métrage de fiction revint à Bluey, de l’Australienne Darlene Johnson, celui du Coup de coeur au court métrage canadien This River, d’Erika MacPherson et Katherena Vermette, portant sur la recherche des femmes autochtones disparues.
De son côté, le prix Séquences du meilleur documentaire couronne Kome Urue — Los niños de la selva, du Colombien Carlos Felipe Montoya, incursion dans les profondeurs de l’Amazonie.
« La fille du lac »
Le festival est en fin de course, mais toujours en salle. Ce mardi est présenté notamment à 20 h 30, sur l’écran de la Salle Jean-Claude-Lauzon de l’UQAM, un documentaire troublant et poétique, qui vient de recevoir une mention au meilleur documentaire du jury Séquences : Hija de la laguna (Fille du lac), du Péruvien Ernesto Cabellos Damian.
Entre la voix hors champ et le lyrisme d’une jeune paysanne des Andes pour qui l’eau est sacrée, à l’environnement familial détruit par l’exploitation minière de l’or, et les manifestations autochtones matées dans la violence, le film entremêle les tons avec bonheur. Aux plans fixes posés sur un paradis en perdition succèdent les images stroboscopiques des affrontements du peuple avec l’armée au service des puissants. Dans cette promenade à travers la beauté des montagnes et des lacs de Conga, on croise la peur et le courage de l’héroïne, qui étudie le droit pour aider son peuple. Fascinantes aussi, les images d’une joaillière européenne transformant cet or qui tue en bijoux exquis. La tragédie prend tout son sens.
Du côté de la Polynésie
Mardi aussi, à 12 h 30 à la Cinémathèque, une sélection de films de Nouvelle-Zélande comme de tout l’espace Sud-Pacifique, une série de courts métrages sur les peuples polynésiens aborderont plusieurs problématiques sociales, mais aussi des récits culturels et des incursions entre rêves et réalités. L’entrée est gratuite et cette série se fera en présence des commissaires Leo Kozio, directeur du festival de films Wairoa Maori, et de Deborah Walker, de l’Université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande.