À Noël, nos habitudes éco-citoyennes sont mises à rude épreuve. Pourtant, l’impact environnemental des fêtes est indéniable puisqu’elles constituent une période de surconsommation (alimentaire, énergétique, en termes de cadeaux offerts…). Sans gâcher la fête, il est possible de prendre en compte nos impacts environnementaux pour les réduire, avec quelques informations utiles et simples à mettre en oeuvre. Difficile de concilier fêtes et sobriété. Entraînant une très forte consommation, la période de Noël porte de forts enjeux en termes de « consommation responsable et durable ». Dans certaines villes, les commerçants déclarent réaliser plus du quart de leur chiffre d’affaire annuel à Noël. Noël : plus de 100 millions de cadeaux, rien que pour les enfants français Selon la dernière étude de la Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l’Enfant (FCJPE) menée par TNS Sofres, les petits français demandaient en moyenne 9,1 cadeaux de Noël et recevaient 8,4 cadeaux en 2011. Or l’INSEE estime le nombre de mineurs en France à 13,5 millions d’individus, ce qui, d’après un rapide calcul nous amène approximativement à 113,4 millions de cadeaux rien que pour la France ! On imagine donc aisément que la production de ces cadeaux représente un impact environnemental significatif. Il faut aussi y rajouter les emballages, les livraisons, les jouets inutilisés, cassés qui partiront au SAV ou les piles indispensables au fonctionnement… Le bilan carbone des cadeaux de Noël Depuis qu’un grand nombre d’usines de production ont été délocalisées vers la Chine, les importations de jouets ont considérablement augmenté vers l’Union Européenne (62 % des jouets viennent de Chine et 7,5 % de pays hors Union Européenne), et leur bilan carbone avec. Difficile d’estimer précisément les émissions de gaz à effet de serre des cadeaux, les seuls calculs existants à l’heure actuelle essayant d’établir le bilan carbone du Père Noël depuis la Laponie (Finlande). Toutefois, on sait que 60 % des jouets offerts à Noël sont en plastique et 30% des cadeaux sont des jeux électroniques, ce qui dans les deux cas représente d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Les jeux électroniques sont les premiers responsables de ces émissions en utilisant des composants qui ne sont pas anodins, tout en étant, pour certains, préjudiciables pour la santé de nos enfants. Selon les chercheurs de l’Institut de l’environnement de Stockholm, les cadeaux de Noël des Britanniques pèseraient 310 kilos de CO2 émis par habitant. Si l’on ajoute le bilan carbone des activités, ceux de la nourriture, des déplacements, des illuminations, etc. on arrive à un total de 650 kilos de CO2 par habitant, ce qui correspond à plus d’un aller- simple pour New-York depuis Paris en avion. Considérant la population mondiale et la capacité actuelle de la planète d’absorber le CO2, nous ne devrions pas émettre plus de 1 700 kilos de CO2 par habitant et par an. Il s’agirait même d’un objectif impératif si nous ne voulons pas accélérer le changement climatique et produire des effets incontrôlables. 650 kilos de CO2 à Noël représentent déjà 35% de nos droits d’émissions sur l’année ! Rappelons qu’en France chaque individu émet plus de 5 tonnes de CO2 par an ! À méditer… Les meilleurs cadeaux pour Noël Opter pour des cadeaux échangeables, afin de ne pas faire de présents inutiles. Il est possible dans beaucoup d’enseignes de demander des tickets de caisse sans prix apparent. L’achat d’occasion peut s’avérer intéressant (jeux vidéos, vélos…) : cette pratique se développe de plus en plus et il est tout à fait possible de trouver des objets de seconde main de qualité, par exemple dans les nombreuses bourses aux jouets qui fleurissent avant les fêtes de Noël. Privilégier les objets robustes qui ne nécessitent pas de piles, batteries pour fonctionner. Favoriser des jouets sains pour nos enfants : sans PVC[4], choisir des jeux éco-labellisés[5] (cf. le site de l’éco-label européen) sont quelques astuces intéressantes. Plus de transport à Noël = plus de pollution et de CO2 Les transports en France sont responsables de près de 28 % des rejets de CO2, principal gaz à effet de serre (CITEPA, 2015). Or, la fréquentation des centres-villes et des principaux centres commerciaux augmente fortement pour les achats de Noël, et peut conduire jusqu’à une hausse de 50 % du trafic par rapport à la moyenne annuelle. De plus, les français continuent d’avoir recours principalement à la voiture individuelle, grande championne des émissions parmi les moyens de transport disponibles… La pollution atmosphérique et les rejets de CO2 sont renforcés par les embouteillages formés par les consommateurs qui se pressent dans les centres commerciaux les derniers weekends qui précédent les fêtes. Ainsi, il n’est malheureusement pas rare de rester coincé 30 mn dans sa voiture pour sortir du parking d’un centre commercial d’une grande agglomération ! N’oubliez pas de préparer vos cadeaux bien en avance pour éviter la foule et la pollution !. Si vous pouvez, pensez à la marche ou au vélo pour les trajets courts. Vous pouvez également faire du covoiturage ou prendre les transports en commun pour vos achats de Noël. Choisir son sapin de Noël Opter pour un sapin de qualité que l’on peut garder plusieurs années (plus de 3 ans) ou se confectionner soi-même un sapin grâce à des matériaux destinés au rebut (pour les plus créatifs). 80% des sapins vendus en France sont cultivés dans l’Hexagone, spécifiquement pour Noël. N’oubliez donc pas de demander la provenance de votre sapin ! si vous souhaitez replanter le sapin dans votre jardin, faites-le dans les jours qui suivent votre achat ou la transplantation ne fonctionnera pas. Évitez la neige artificielle à base de produits chimiques qui empêche le compostage du sapin après les fêtes. Tous nos conseils sur le choix du sapin de Noël sont disponibles dans notre article dédié. Les illuminations de Noël, grandes consommatrices d’énergie La puissance fournie pour les illuminations de Noël dans les villes et les logements est estimée à 1 300 Méga Watts[1], dont les trois quarts sont liés à la consommation des ménages et un quart aux illuminations des collectivités. De plus, en cette période de froid même relatif[2], l’électricité, en France, est encore produite par des centrales thermiques (charbon, fioul et gaz), malgré la part de plus en plus importante de l’éolien, ce qui rend nos consommations d’électricité émettrices de gaz à effet de serre (environ 65 g CO2/kWh[3]).
Source : notre-planete.info, https://www.notre-planete.info/actualites/3573-impact_Noel_environnement
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