A nouveau Président, nouvelle limousine ? Pas si simple. Les exigences des Services secrets sont si élevées qu’il serait trop long — et peut-être trop cher — de partir d’une feuille blanche. Une nouvelle calandre suffira donc à actualiser la Cadillac que Barack Obama avait héritée de George W. Bush et dont il transmettra les clés le 20 janvier 2017.

Les détracteurs de Donald Trump lui reprochent son goût pour le faste. Avant même son investiture programmée pour le 20 janvier 2017, le futur Président des États-Unis d’Amérique aurait passé commande d’une nouvelle limousine d’apparat à Cadillac, la division grand-luxe de la General Motors. Aux frais du contribuable, bien évidemment.

Sauf que ce scénario sulfureux ne tient pas. Le Département américain de la sécurité du territoire (Department of Homeland Security) a lancé son appel d’offres pour le renouvellement du carrosse présidentiel en 2013, appelant à une livraison pour le courant de l’année 2017. Les desideratas supposés de Donald Trump n’ont donc rien à voir avec cette commande et il y a fort à parier qu’il prendra ses fonctions trop tard pour influer un tant soit peu le cahier des charges de cette Cadillac très spéciale.

En janvier 2016 déjà, la presse à gros tirage révélait les clichés d’un prototype camouflé de la prochaine Cadillac Presidential State Car (c’est son nom officiel) surpris sur les pistes du centre d’essais de General Motors. Comme précédemment, cette limousine surprotégée est établie sur un châssis de pick-up fortement renforcé et allongé.

La Cadillac du Président résiste aux attaques chimiques

Il n’en fut pas toujours ainsi. Jusqu’en 2009, les limousines présidentielles — au pluriel, car il en existe plusieurs exemplaires en service commandé — se contentaient d’une version renforcée du châssis de la grande berline Cadillac d’alors. Du temps de Ronald Reagan, elle s’appelait Cadillac Fleetwood Brougham et était encore à roues arrière motrices. Sous l’ère Clinton, elle céda la place à une traction, la Cadillac Deville Concours d’Elegance qui évolua ensuite pour prendre le nom de Cadillac DTS juste avant l’arrivée de George W. Bush, en 2001.

La Cadillac Presidential State Car ne s’est mise à jouer les chars d’assaut déguisés qu’en 2001, lorsque la masse induite par le niveau de blindage requis par les Services secrets dépassa ce qu’une coque autoporteuse pouvait tolérer. Songez que le vitrage — épais de plusieurs centimètres — doit résister à toutes les armes d’assaut ; le plancher aux explosions de mines ; les jantes pleines à quatre crevaisons simultanées. Sans parler de la somme d’équipements de communication, de premiers secours et de confort dont la liste précise reste couverte — on le comprendra aisément — par le secret le plus total.

La Cadillac du Président se distingue aisément des autres limousines en service à travers le pays chez les loueurs de voitures de place. Outre un empattement allongé, elle se reconnaît depuis l’époque de Reagan à son pavillon surélevé et élargi. Il facilite facilitant l’accès à bord des dignitaires à bord et respecte leur droit le plus sacré au port du couvre-chef démesuré.

Portières blindées de 27 cm d’épaisseur

En 2005, les Cadillac Deville sont passées sous le bistouri et se sont vues greffer la face avant de la nouvelle DTS. Cette méthode d’actualisation à bon compte sera appliquée à la Cadillac de Barack Obama en 2017. A ceci près qu’elle n’empruntera rien à la grande berline du moment, la Cadillac CT6 fraîchement dévoilée. Ses phares et sa calandre proviendront selon toute vraisemblance du grand SUV, le Cadillac Escalade. Les designers maison estiment que ces éléments sont plus commodes pour habiller la face très imposante de la Cadillac Presidential State Car. D’ailleurs, celle qu’on surnomme Cadillac One ou The Beastarbore à peu de chose près le visage de l’ancien Cadillac Escalade depuis 2009.

Longue d’environ 5,50 mètres, la Cadillac Presidential State Car avoue près de 9 tonnes sur la balance. Pour mouvoir avec grâce et un soupçon de vivacité une telle masse, les ingénieurs de General Motors ont préféré au V8 essence Cadillac un V8 turbo Diesel de la famille Duramax qui anime certains pick-up Chevrolet et GMC. Au menu, une cylindrée de 6,6 litres, 445 chevaux et 1.234 Nm de couple dès 1.600 tr/min.

Les douze exemplaires Cadillac DTS Presidential Limousine que compte la flottille de la Maison Blanche (le nombre exact est tenu secret) devraient bénéficier de cette mise à jour. Mais on ignore si elle concernera l’intérieur aussi. Quoi qu’il en soit, Cadillac n’est pas autorisé à révéler grand-chose de l’aménagement de ces autos très spéciales. Tout juste avait-on appris en 2009 que six passagers peuvent prendre place à bord. Et que ceux du fond profitent de fauteuils en cuir bleu dits « intelligents », capables d’ajuster leur contour à la morphologie de leurs occupants. Il se dit que la Cadillac Presidential State Car coûte quelque 1,5 million de dollars.

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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