RABAT – Blotti contre une colline dans le nord du Maroc est une ville touristique célèbre pour le bleu frappant de ses bâtiments, et maintenant le maire se mélange dans une autre couleur – vert.

Chefchaouen – connu localement sous le nom de Chaouen – veut devenir un modèle pour le développement durable à une époque où le royaume du nord-ouest de l’Afrique a mis en lumière son engagement envers l’environnement et un avenir plus vert.

Prenez Aziz, un employé du conseil local dans la quarantaine. Il court silencieusement en ville à vélo électrique faisant son travail d’inspecteur des chantiers.

« C’est un moyen pratique et écologique de se déplacer! » il dit.

«Il respecte l’environnement et nous permet de nous déplacer facilement sans utiliser de modes de transport polluants», dit Aziz, vêtu d’un gilet de sécurité fluorescent et avec un casque fermement sur la tête.

Mohamed Sefiani, maire de la ville de quelque 45 000 habitants où les visiteurs viennent admirer des centaines de teintes de bleu, dit que Chefchaouen a commencé à devenir vert il y a plus de sept ans.

« En avril 2010, le conseil municipal a pris une décision unanime visant à transformer Chaouen en une ville écologiquement durable », dit-il.

L’engagement politique local envers le projet est fort, dit le maire, mais il reste encore beaucoup à faire.

« Chefchaouen n’est pas encore une ville écologique, mais elle a certainement la volonté d’en devenir une », se réjouit un Sefiani.

« Nous sommes dans une phase de transition, au niveau marocain et africain, nous sommes parmi les villes les plus avancées à cet égard. »

– Renforcer la sensibilisation –

Une piscine municipale nouvellement inaugurée équipée d’énergie solaire se trouve à proximité d’un «centre écologique» construit à partir de conteneurs recyclés où sont mis en évidence les projets verts de la ville, financés principalement par l’Union européenne et soutenus par plusieurs ONG.

Le GERES (Groupe pour l’Environnement, les Energies Renouvelables et la Solidarité) a été sollicité pour aider à transformer Chefchaouen.

«C’est à la demande de la ville que nous sommes venus ici pour soutenir sa transition énergétique et climatique», explique Virginie Guy, de l’ONG, qui coordonne le projet.

Parmi ces initiatives, citons un centre «info-énergie» pour sensibiliser aux économies d’énergie, des panneaux photovoltaïques sur plusieurs sites, tels que la bibliothèque municipale, qui contribuent à la production d’électricité, et un musée respectueux de l’environnement.

Houda Hadji, le centre d’info-énergie, explique les bases de l’éco-construction, l’efficacité énergétique et les avantages des ampoules à économie d’énergie, entre autres sujets verts.

« Il y a un très fort intérêt » des visiteurs au centre, dit la jeune guide, les cheveux cachés sous un voile élégant.

« Il s’agit de la première initiative au Maroc à travailler sur la valorisation énergétique des bâtiments et à fournir des informations sur l’épargne, ciblant aussi bien les entreprises que les particuliers », ajoute-t-elle.

Chefchaouen est l’un des 12 sites du sud de la Méditerranée à bénéficier d’un programme européen qui lui a octroyé environ 10 millions de dirhams (900 000 euros) et a déclaré la ville «modèle et initiateur de changement dans la gestion durable de l’énergie».

Mais tout n’est pas encore vert dans la petite ville bleue.

« La décharge publique n’est pas encore à la hauteur », concède le maire Sefiani.

« Nous travaillons sur un centre d’enfouissement et de récupération, et je pense que d’ici 2021, nous aurons réglé tous les problèmes. »

– Énergie renouvelable –

Avec des mosquées «vertes», des fermes solaires et éoliennes, des bus électriques et l’interdiction des sacs en plastique, le Maroc a poursuivi ces dernières années des politiques respectueuses de l’environnement.

Il clame régulièrement sa stratégie proactive en matière d’énergie verte, incitée par le roi Mohammed VI.

À la fin de l’année dernière, dans la ville méridionale de Marrakech, le pays a accueilli la conférence internationale sur le climat de la COP22 et a lancé un ambitieux plan de développement des énergies renouvelables.

Dans un pays dépourvu de ressources en hydrocarbures, l’objectif est d’augmenter la part des énergies renouvelables à 52% d’ici 2030 (20% solaire, 20% éolien, 12% hydraulique).

Un projet phare massif a été inauguré par le roi en février dernier. La centrale solaire de Noor est située au bord du désert du Sahara, à une vingtaine de kilomètres de Ouarzazate.

Répartis sur une superficie équivalente à plus de 600 terrains de football, les demi-millions de miroirs métalliques de l’usine suivent le soleil qui se déplace dans le ciel et emmagasine l’énergie recueillie de ses rayons.

Malgré ses vertus, le Maroc a encore de nombreux obstacles environnementaux à franchir pour accéder à des horizons plus propres.

Un récent rapport de la Banque mondiale couvert par les médias marocains a parlé de pics «alarmants» de la pollution atmosphérique dans les grandes villes du pays.

Et un certain nombre d’éco-projets annoncés en grande pompe lors de la conférence COP22 2016 ne sont que des annonces.

 

 

La Source: http://bit.ly/2AoiELH

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
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