Anne-Marie El-HAGE « Les cultures de cannabis ne sont plus détruites depuis l’année 2012 », reconnaît le chef de la brigade des stupéfiants au sein des Forces de sécurité intérieure, le général Ghassan Chamseddine, interrogé par L’Orient-Le Jour et qui dénonce « l’absence de volonté politique ». « Environ 35 000 dounoums de haschich (3 500 hectares) » sont plantés chaque année dans la Békaa moyenne et nord, dans les cazas de Baalbeck et Hermel, et dans une partie des cazas de Bécharré et Denniyé, affirme-t-il. « La production annuelle moyenne est d’une centaine de tonnes et le marché annuel de 60 millions de dollars environ. » Quant à la destination de la production, « la moitié est destinée à la consommation locale et l’autre moitié à l’exportation vers la Libye, l’Afrique et l’Europe ». Les chiffres officiels sont toutefois controversés et seraient « bien en deçà de la réalité », comme l’assure l’ingénieur agronome Hassan Makhlouf, originaire de la région de Baalbeck-Hermel. L’ancien directeur du programme des cultures de substitution estime « les superficies plantées de haschich en 2014 à 10 000 hectares au moins ». « L’État n’a pas intérêt à révéler l’ampleur du problème. Et pourtant, il n’y a pas un mètre carré dans le jurd (les régions montagneuses éloignées) qui ne soit planté de cannabis », dit-il, se basant sur les témoignages de paysans. Résultat, les estimations du volume de la production sont bien supérieures aux chiffres avancés par les autorités. « Au moins 300 millions de dollars sont versés chaque année, grâce au haschich, aux agriculteurs et propriétaires terriens de la Békaa et de Baalbeck-Hermel », affirme-t-il, estimant le marché global à « un milliard de dollars ». (lorientlejour)