La route du dépotoir de Hbaline (caza de Jbeil) a été fermée aux camions transportant des déchets mercredi soir et l’était toujours hier en soirée. Cette mesure, prise par la municipalité de Amchit et des militants de la société civile, vise à protester contre la pollution se dégageant de ce dépotoir et la mauvaise gestion de celui-ci, un jour après qu’un grand incendie y eut éclaté. Une conférence de presse a été tenue en matinée par le président du conseil municipal de Amchit, Antoine Issa, et l’écologiste Fifi Kallab, avec la participation des députés Simon Abiramia et Walid Khoury. Hier en soirée, Fifi Kallab indiquait à L’Orient-Le Jour qu’ « un communiqué a été envoyé à la Fédération des municipalités de Jbeil (propriétaire du site), comportant plusieurs revendications, et annonçant la création d’un comité de suivi ». « Nous n’ouvrirons la route aux camions que quand la fédération aura donné son approbation », a-t-elle ajouté. Parmi les points importants cités dans le communiqué : ne pas accueillir à Hbaline d’autres déchets que ceux de Jbeil, ne pas accepter d’y enfouir des déchets industriels et enterrer les déchets domestiques après un tri, en précisant que cette solution est temporaire, le temps de faire fonctionner l’usine de compostage. Le texte cite aussi la nécessité de fermer les voies illégales qui mènent au dépotoir, de nommer un directeur qui envoie des rapports hebdomadaires à la fédération et au comité de suivi, etc. Au cours de la conférence de presse, Fifi Kallab avait demandé l’ouverture d’une enquête sur l’incendie et la gestion du site, refusant catégoriquement que Jbeil soit incluse dans la région du Mont-Liban-Nord, comme prévu par le nouveau plan national de gestion des déchets. Antoine Issa a déclaré qu’il ne « permettrait plus que les nuisances de ce dépotoir affectent les habitants de Amchit », annonçant son « refus que ce dépotoir accueille les déchets d’autres régions ». Simon Abiramia a énoncé les complications de l’affaire, minée par des différends entre la fédération et la société chargée de la gestion du site. Il a promis que les déchets d’autres cazas ne finiront pas dans ce dépotoir. Enfin, Walid Khoury a estimé que « quelque 50 000 personnes sont affectées par cette pollution ».
(L’Orient Le Jour)
