greenarea| D’abord, le terme méduse désigne les formes pélagiques de nombreuses espèces de cnidaires, par opposition aux polypes qui sont fixés sur les fonds marins. La méduse possède un corps gélatineux sans coquille ni carapace – la mésoglée – formé d’une calotte que l’on nomme ombrelle, laquelle est prolongée par un axe vertical: le manubrium qui pend au centre de la partie inférieure. Des filaments ou tentacules marginaux sont fixés sur le pourtour de l’ombrelle. Ce sont les contractions musculaires de cette dernière qui permettent les déplacements par bonds et l’équilibre de la méduse. On y trouve également la bouche qui est elle-même entourée de quatre bras péribuccaux. Certaines sont translucides alors que d’autres peuvent émettre des éclairs lumineux par simple effleurement. Il existe plus d’un millier d’espèces qui se distinguent par la taille, la forme et la couleur. Il y a également une grande variété dans la longueur des tentacules dont les plus longs peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres. On trouve les méduses dans tous les types d’habitats marins sur l’ensemble de la planète, et quelques espèces plus rares en eau douce. Elles peuvent être aussi bien benthiques que pélagiques et elles fréquentent des profondeurs pouvant avoisiner les 4.500 mètres. Les méduses sont des organismes qui se laissent porter par les courants marins. Certaines méduses sont urticantes et leurs piqûres peuvent être extrêmement douloureuses. Intérêt environnemental Le mucus de méduses constitue un filtre naturel, capable de débarrasser les eaux des nanoparticules. Des travaux conduits par une équipe Inserm montrent qu’elles contribueraient à protéger l’environnement de rejets technologiques humains. Ces animaux « filtrent » les nanoparticules qui se dispersent et s’accumulent dans l’eau, et qu’aucun système de filtration actuel ne permet de retenir. A la recherche d’un système de filtrage spécifique qui permettrait de dépolluer, les chercheurs se sont intéressés aux gels. Aidés de biologistes de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) de l’université d’Aix-Marseille, ils ont développé un hydrogel synthétique performant, mais coûteux. La nature ne pourrait-elle pas fournir des gels tout aussi efficaces et à moindre coût? C’est alors qu’Alain Thiéry de l’IMBE et Fabien Lombard de la Station marine de Villefranche-sur-Mer ont pensé aux méduses, animaux gélatineux par excellence! L’équipe a constaté que l’animal permet en effet de filtrer les nanoparticules. Mais pas la peine d’utiliser l’organisme entier: c’est en fait son mucus, produit en cas de stress, de reproduction ou de mort, qui constitue le filtre. « Ce mucus est composé d’un réseau très dense de molécules de type oligosaccharides et peptines, qui piège les nanoparticules et les retient. Elles s’y agrègent, précipitent et il est alors possible de les récupérer », explique Philippe Barthélémy, responsable de ces travaux. Plongé dans un tube de liquide contenant des particules d’or, le mucus absorbe ces dernières en quelques secondes après agitation. Enfin, les méduses jouent un rôle encore mal compris, mais probablement important dans la régulation des populations de poissons et de zooplancton.