La plus grande centrale photovoltaïque d’Europe, qui produit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 300.000 habitants, a été inaugurée mardi dans le sud de la Gironde et prouve, selon son exploitant Neoen, que le solaire est «aujourd’hui capable de prendre le relais» du nucléaire. Mise en service par tranches successives depuis fin septembre, la centrale de Cestas, du nom de la commune du sud de Bordeaux où elle a été construite sur 260 hectares de pinède abîmée par la tempête de 2009, est opérationnelle à plein régime depuis la mi-novembre. Son raccordement a permis de faire bondir au 3e trimestre la capacité de production en France d’électricité d’origine solaire (+22% par rapport à la période équivalente de 2014) qui représente désormais 1,7% de la consommation électrique nationale, contre 1,4% un an auparavant. Posés sur 16.500 tables de support en acier et aluminium, ses 983.500 panneaux photovoltaïques raccordés par plus de 4.000 km de câbles (aériens et souterrains) injectent dans le réseau d’EDF une électricité vendue 105 euros le mégawatt-heure. Outre ses dimensions uniques – plus de 300 terrains de football -, la force de cette installation réside dans la puissance développée par hectare occupé, insistent ses concepteurs. Si la technologie est classique, l’orientation vers l’est et vers l’ouest des panneaux solaires a permis de les resserrer et «de produire plus tôt le matin et plus tard le soir.» «Soit trois à quatre fois plus d’électricité que d’autres centrales solaires construites en France avec des panneaux seulement orientés vers le sud», explique Xavier Barbaro, le Pdg de Neoen. Cette société française créée en 2008, et détenue majoritairement par Impala SAS, détient 40% de la centrale de Cestas, le reste étant partagé entre sept coactionnaires (Mirova, Acofi, Omnes Capital, KKB, etc.) Le chantier, réalisé en dix mois à peine, a été confié à un consortium mené par Eiffage et sa filiale Clemessy, en partenariat avec Schneider Electric et la branche française de l’allemand Krinner. Selon M. Barbaro, le solaire, longtemps cantonné à des projets de petite envergure, est avec cette mise en service «entré dans une nouvelle phase de développement». «Le photovoltaïque aujourd’hui n’est plus une énergie d’appoint mais peut livrer des volumes importants de manière compétitive», souligne-t-il. «On peut faire du photovoltaïque sur le toit des maisons mais il ne faut pas s’interdire non plus de faire des centrales de grande taille sur des espaces comme ici, plats et près d’une ligne haute tension. Il y a en France énormément de foncier disponible, de grandes friches industrielles, des terrains pollués, des sites abimés par la tempête et partiellement reboisés», énumère-t-il. Si le contrat d’achat d’électricité porte sur 20 ans, il estime qu«’au-delà on sera capables de baisser ce prix et livrer une électricité qui sera extrêmement compétitive, du même ordre que l’éolien (87 euros le kWh)». «Sans opposer renouvelable au nucléaire, aujourd’hui on est capables de prendre le relais», affirme le chef d’entreprise de 40 ans. Mêmes louanges de la part de RTE (filiale d’EDF), qui relève que cette centrale solaire développe une puissance comparable à celle d’un quart à un tiers de réacteur nucléaire «et de l’ordre d’une centrale thermique, mais sans combustible, ni déchet, ni émission de gaz toxiques». Sur un investissement de 360 millions d’euros, «60% sont allés à des entreprises françaises», a relevé M. Barbaro, même si les panneaux proviennent de Chine, «seule aujourd’hui capable de livrer des volumes importants avec une qualité homogène». Mais «le panneau en termes économiques est une part minoritaire de l’investissement. L’essentiel de la valeur ajoutée dans une centrale est dans la construction, l’ingénierie, les équipements électriques, les câbles. Et sur ces secteurs des compagnies françaises sont très bien placées», assure le patron de Neoen.   AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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