Entre découverte d’armes à feu et vandalisme, la pêche n’est pas de tout repos pour les hydrobiologistes chargés d’évacuer les milliers de poissons du canal Saint-Martin, à Paris, mis à sec depuis lundi pour une période de rénovation qui doit durer trois mois. De l’eau et des bouteilles de bière jusqu’aux cuissardes, une dizaine d’hommes pataugeaient jeudi après-midi dans le bassin du Marais (au niveau de la rue Alibert), épuisette à la main, à la recherche des dernières carpes, brèmes, sandres et silures qui ondoient dans les eaux raréfiées du canal. Les prises sont méthodiquement triées, pesées, puis transférées dans le bassin de la Villette. «La pêche est bonne!» sourit Marion Escarpit, de la Fédération interdépartementale de pêche, en vidant un seau plein de poissons et de détritus au-dessus d’une table de tri. «Nous enregistrons des pertes presque nulles, et nous n’avons trouvé presque aucun poisson malade ou mal-formé. C’est surprenant quand on voit ce qu’il y a au fond du canal», poursuit-elle, en désignant les dizaines de vélos et de scooters englués dans la vase. En trois jours, des milliers de poissons d’une quinzaine d’espèces différentes ont été retirées du canal, avec parfois des dimensions de concours: une carpe de 16 kilos, une sandre d’un mètre et des anguilles «grosses comme le bras». Plus rare, les pêcheurs ont recueilli une carpe koi japonaise aux belles couleurs orangées. «Son propriétaire l’a sûrement abandonnée dans le canal», suppose Marion Escarpit. «On a aussi pêché un canon scié ce matin», note Romain Zeiller, hydrobiologiste de la coopérative Aquabio, en charge des opérations. Lundi, une arme de poing avait déjà été retrouvée et emportée par la police. «On n’a pas trouvé de cadavre, mais on n’a pas encore fouillé la vase», plaisante-t-il. Quelques minutes plus tard, un collègue vient l’informer qu’un des véhicules de la société «vient de se faire braquer». Quelqu’un a brisé la vitre de la voiture pour voler du matériel. Romain Zeiller garde son sang-froid: «C’est ça le travail en ville, avec ses joies et ses inconvénients…» Des dizaines de curieux observent la scène depuis les élégantes passerelles métalliques vertes qui enjambent le canal, prennent des photos et interpellent les pêcheurs, surpris parfois de découvrir des poissons au fond du canal. Et pourtant, l’amélioration de la qualité de l’eau a provoqué une diversification impressionnante de la faune aquatique à Paris ces dernières années. «Dans les années 1980, on ne trouvait que deux espèces de poissons à Paris. Aujourd’hui, il y en a 35», explique Marion Escarpit. Après la pêche de sauvegarde des poissons, l’évacuation des déchets récupérés au fond du canal commencera vendredi, dernier préalable avant le début des opérations de nettoyage et de réparation du canal et des écluses. Les travaux, d’un montant total de 9,5 millions d’euros, s’achèveront le 4 avril.   AFP

Publisher: Lebanese Company for Information & Studies
Editeur : Société Libanaise d'Information et d’Etudes
Rédacteur en chef : Hassan Moukalled


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