Un responsable chargé de la gestion urbaine dans la ville chinoise de Shenzhen, où un énorme glissement de terrain a englouti des dizaines de personnes, s’est suicidé, ont annoncé les autorités lundi.
Xu Yuan’an, chef du Bureau de gestion urbaine du Nouveau district de Guangming, à Shenzhen (sud), s’est jeté d’un immeuble dimanche soir, d’après un message publié sur le compte officiel de microblog de la police locale.
Une enquête a déterminé que la mort de M. Xu était due à un suicide et a exclu tout meurtre, selon la même source.
La police de Shenzhen a par ailleurs annoncé la détention de 12 personnes dans le cadre de cette affaire, certaines d’entre elles faisant partie de l’entreprise qui possédait la décharge à l’origine de la catastrophe.
Seuls sept décès ont été confirmés après l’énorme glissement de terrain qui a enseveli le 20 décembre une trentaine de bâtiments d’une zone industrielle de la ville de Shenzhen, frontalière avec Hong Kong, mais 75 personnes sont toujours portées disparues.
La catastrophe résulte de l’éboulement d’une véritable montagne de terre, issue de travaux de construction et accumulée illégalement, selon le journal officiel du ministère du Territoire et des Ressources.
Ces amas avaient été déposés dans une ancienne carrière, jusqu’à former une monumentale colline de 100 mètres de haut, qui s’est transformée en torrent de boue après des pluies diluviennes, a expliqué le quotidien officiel Global Times.
Xu Yuan’an faisait partie des dirigeants ayant autorisé la formation de la montagne de terre, avait indiqué le Journal du District spécial de Shenzhen dans un article désormais effacé.
L’accident est le dernier d’une série de catastrophes en tous genres qui ont frappé la Chine cette année, dont d’énormes explosions parties d’un entrepôt de produits chimiques qui ont ravagé le 12 août une zone du port de Tianjin (nord), faisant au moins 165 morts.
Les fonctionnaires en charge de la gestion urbaine, connus sous le nom de «chengguan» en chinois, sont chargés d’appliquer en ville les règlements administratifs (ne relevant pas du droit pénal) visant notamment les vendeurs de rue opérant sans licence ou certains types d’animaux de compagnie.
Mais ils sont souvent accusés d’abuser de leurs pouvoirs, et quatre d’entre eux avaient été condamnés en 2013 pour la mort d’un vendeur de pastèques.
«Maintenant, on ne connaîtra jamais la vérité» sur l’implication de M. Xu, se lamentait un internaute, alors que les enquêtes pour corruption cessent en cas de suicide d’un suspect, permettant à sa famille de conserver ses biens.
«Assurez-vous de ne pas déranger sa femme et son enfant!» écrivait de façon sarcastique un autre commentateur.
AFP